Ça fait un petit peu plus d’un mois que vous n’avez pas entendu parler de moi. J’ai été très occupé entre mon retour de voyage, mon déménagement et le début de mes cours à l’université.
Pour reprendre en force, j’ai décidé de vous proposer un décompte des cinq plus beaux sentiers que j’ai eu la chance de parcourir durant mon voyage. Je ne vous le cacherai pas, ce décompte a été très difficile à faire, car j’aurais probablement pu faire un top 15, ce qui aurait été beaucoup trop long pour le bien de la cause.
En lisant ce majestueux décompte, j’espère que vous serez inspirés. Si vous voulez plus de détails sur un sentier ou sur certaines facettes de mon voyage, sachez que vous pouvez me contacter n’importe quand via FACEBOOK ou INSTAGRAM. Il me fera plaisir de partager plus de détails sur mes aventures, chose que je ne peux malheureusement pas faire ici sans alourdir mon article.
The Enchantments, WA (32,9 km 2000 m D+ 2600 m D-)
Une petite balade le long de lacs alpins, dans des cols exposés et des cônes d’éboulis, de la course sur des plaques de neige descendantes et plusieurs rencontres avec des chèvres, c’est quelque chose qui vous allume?
Ce sentier serait probablement parfait pour vous, mais attention! Traverser les Enchantments n’est pas chose facile. En effet, un segment hors sentier demande de bonnes aptitudes de navigation. Certains passages sont difficiles à suivre en raison du trop grand nombre de chèvres, qui laissent des sentiers, qui croisent et recroisent le sentier principal, rendant la navigation très ardue. À cela s’ajoutent des pentes très prononcées, quelques segments de simili-escalade ainsi que du dénivelé à n’en plus finir. (voir photo ci-dessous) Une fois le tout assemblé, on obtient un sentier qui vous en demandera beaucoup, et qui testera certainement vos aptitudes, tout en vous faisant vivre une expérience unique que nul autre sentier ne pourrait vous offrir.
Mount Whitney,CA (34,3 km 2200 m D+/D-)
Le sommet des États-Unis continus, n’est-ce pas le genre d’endroit que vous voudriez atteindre ? Du haut de ses 4421 m, la crête acérée du mont Whitney est le point culminant de la réputée John Muir Trail (JMT).
Son ascension se fait en deux parties. Tout d’abord, une longue approche permet d’arriver au pied de l’immense massif. Puis, une série de lacets interminables nous donne accès à la crête du mont Whitney, qui est suivie jusqu’à l’atteinte du sommet. Sur cette crête, le froid et les forts vents créeront un contraste avec les vallées désertiques environnantes. Sur cette partie, il faut être très prudent, car Whitney est reconnu pour ses orages soudains, qui se produisent presque exclusivement vers la fin de l’après-midi. Si on combine ce risque avec l’altitude, le froid et le vent, on s’imagine facilement pourquoi le mont Whitney a une forte réputation.
Pour ne pas avoir à se tracasser avec tous ces risques, il est aussi possible de partir au milieu de la nuit, pour profiter des couleurs du soleil levant sur la crête, et ainsi atteindre le sommet avant les heures à risques. Avec une bonne préparation, le mont Whitney est une expérience incroyable qui permet de mettre le corps à rude épreuve tout en offrant des vues spectaculaires typiques du John Muir Wilderness.
Tahoe Rim Trail – Big Meadow to Echo Summit, CA (35,13 km 1100 m D+/D-)
Ici, on parle d’un sentier beaucoup plus accessible. Bien que l’altitude moyenne soit plutôt élevée, autour de 2400 m, ce sentier est beaucoup moins technique que les précédents et possède moins de pentes abruptes. Attention cependant, car moins de dénivelé ne veut pas dire que le sentier est monotone. En effet, ce segment du Tahoe Rim Trail (TRT) traverse de multiples prés alpins colorés par des tonnes de fleurs sauvages et possède une altitude assez élevée pour que le nombre d’arbres soit limité, offrant ainsi des vues incroyables sur les montagnes fendues et craquées typiques de la Sierra Nevada. Pour résumer brièvement, ce sentier est un mélange parfaitement équilibré qui permet de faire un bon volume en voyant des choses incroyables, sans pour autant nécessiter trop de préparation et de récupération.
Silverton – Ice Lake Basin Trail, CO (15,94 km 1100 m D+/D-)
Qui n’a pas rêvé de suivre les pas des Hardrockers ? Ou encore de courir dans des cols que Kilian Jornet décrit lui-même dans son livre comme étant très difficiles, donnant l’impression de faire du sur place dans des roches volcaniques qui dégringolent aussi vite qu’on monte ? C’est ce qu’il est possible de faire dans ces sentiers mythiques. En partant à quelques kilomètres seulement de Silverton, le sentier Ice Lake Basin nous fait rapidement grimper dans des montagnes uniques qui ont bâti la réputation de la Hardrock. Autour de nous, de la verdure à perte de vue, des pics acérés d’un gris profond et des sommets couleur rouille et des lacs alpins. À perte de vue.
Si vous êtes de vrais aventuriers, il est possible de quitter le sentier à une intersection pour continuer de courir sur le parcours de la Hardrock. En effet, un des cols de la course se situe à quelques centaines de mètres du sentier officiel. Une fois le sentier principal quitté, une montée très abrupte nous fait grimper un col très technique. L’utilisation des mains est de mise, et il faut se méfier des plaques de neige, qui peuvent être traîtres et très glissantes. En les voyant, j’ai tout de suite compris pourquoi on avait annulé la course cette année, et je ne peux qu’être en accord avec leur décision. De plus, certaines zones de la montée seront aussi instables, demandant ainsi beaucoup d’efforts pour monter, et une extrême prudence en descente. Faire ce genre de col apporte des sentiments d’une intensité incomparable, mais peut aussi devenir rapidement dangereux. Quand vous sortez en montagne, restez prudents et avisez toujours quelqu’un de votre trajet et de l’heure approximative de votre retour.
Leadville – Mount Massive et Mount Elbert (44,74 km 2875 m D+/D-)
En arrivant à Leadville, je planifiais passer mes deux prochaines journées à faire Elbert et Massive, les deux plus hauts sommets du Colorado, d’ailleurs classés respectivement en deuxième et troisième position pour les plus hauts sommets des États-Unis continus. Malheureusement pour moi, j’ai des tendances hyperactives et je n’aime pas trop les sentiers aller-retour, ni les sentiers trop fréquentés. Je dis malheureusement, car au moment ou j’ai appris que les deux montagnes étaient séparées d’une distance relativement courte, je ne pouvais plus être sauvé, et mes jambes savaient déjà comment ça allait finir. Alors me voilà dans un petit café de Leadville, avec des cartes étendues un peu partout sur la table, un ordi et des documents ramassés à la station du ranger, à planifier une double boucle ridiculement trop longue qui parcourt les deux montagnes en évitant les voies classiques.
En parcourant cette boucle, j’ai été bloqué par des chèvres. J’ai vu un énième lever de soleil incroyable sur le sommet de Massive, puis j’ai gravi Elbert pour avoir une vue imprenable sur les rocheuses environnantes. Au total, j’ai mis un peu plus de 9 h pour parcourir cette boucle improvisée, ce qui m’a laissé beaucoup de temps pour réfléchir sur ce qui m’a porté si loin de chez moi, sur ce qui m’a poussé à redéfinir mes limites durant ce voyage atypique. Puis j’ai compris qu’au fond, ce que je recherche, c’est simplement de vivre le moment présent et d’en profiter pleinement. Pour moi, la course n’est qu’accessoire. C’est la façon que j’utilise pour m’évader, quitter les sentiers battus et faire le vide. Au fond, c’est ça qui est important.
Note: Toutes les photos de cet article sont des photos de courtoisie.