UTHC 125 – 10,11 Septembre 2021

Départ ZEC des Martres – 13h30

Vendredi, 10 Septembre 2021

On sort de la navette, le départ de la première vague est sur le point d’être donné.

Je suis arrivé à La Malbaie avec Olivier, un collègue du CTM. On va partir dans la seconde vague. Finalement après que les élites et les coureurs visant moins de 20h sont partis, les départs sont libres, chacun peut y aller quand ça lui chante. Un petit groupe de 5 ou 6 se forme, et c’est parti pour 125km!

C’est mon premier ultra de cette distance. On y va progressivement jusqu’à peut-être un jour le 100 miles? En tous cas on part vraiment tranquille, et l’après-midi s’annonce vraiment belle et ensoleillée. Après les premiers km sur le plat et un chemin de gravier, on attaque presque directement les sentiers, et les sommets des Mont du Four et du Lac à l’Empêche arrivent assez vite. C’est vraiment magnifique d’y passer en plein journée, les vues sont incroyables.

Je sors un peu mon téléphone et prends quelques photos et vidéos, mais on dirait qu’aujourd’hui, je n’ai pas trop le goût de faire le reporter… Si les jambes vont bien, on dirait que je ne suis pas super à l’aise avec mon « setup » de sac… pourtant je l’ai bien rodé, avec et sans mes bâtons, mais aujourd’hui il me semble vraiment lourd et mal agencé…

Bref malgré tout ça je n’avance pas trop mal…

15km – Mont du Lac à l’Empêche

Premier ravito, Olivier y passe en mode éclair, et je ne le reverrais qu’à la mi-parcours. Moi je traine un peu, fais remplir mon camelback, ça prend trop de temps…

Quelques minutes après à la fin d’une descente, CLAC! Une des lanières de mon sac casse… la tuile… Je me demande comment je vais bien pouvoir finir la centaine de km restants… J’ai pensé à l’abandon, même avant cet Ultra… une blessure à la plante du pied qui traine, une fin de préparation ratée, disons que je doutais un peu de pouvoir finir… Mais à cause du sac, celle-là je n’aurais pas parié! Ben non enfin c’est trop bête! J’arrive à faire un nœud de fortune, on verra bien si ça tient!

Allez ensuite ça va bien, j’accélère tranquillement sans trop forcer, et je commencer à rattraper du monde. Je me sens pousser des ailes et tout va bien!

C’est de courte durée, car quelques km plus loin, je place mal mon pied droit (le pied blessé bien sûr), et direct, grosse douleur, comme une brulure, sous la plante du pied… Ayoye… va falloir réduire le rythme et vraiment faire attention à ce pied… On arrive au Mont Morios, et y parait que ça grimpe un peu!

26.5km – Station d’eau Morios

Effectivement, là je sors les bâtons et ça grimpe vraiment fort. On en a pour 900m de D+ je crois. A cause de mon pied droit, je dois le poser à plat dans les montées, je peux plus mettre la pointe, ça tire trop sous le pied… Du coup je monte un peu en canard avec mes bâtons, mon pied gauche qui va bien, et mon pied droit à plat!

En tous cas ça monte quand même assez bien, je ne perds pas de places, et au sommet faut pas trop s’éterniser car le vent souffle en maudit! Il est à peu près 18h si je me souviens bien, et la nuit ne va pas tarder à tomber. Presque au retour, au bas du Mont, je mets la frontale, c’est parti pour la nuit! Avec 2 batteries sensées durer 8h chacune + 1 lampe de rechange, ça devrait aller!

34.6km – Marmotte

J’arrive à la Marmotte, et OOOH que c’est un bel accueil! Plein de monde qui t’encourage, des lumières, des feux, et surtout la première bénévole qui me voit m’offre des grilled cheese tout chauds, encore dans la poêle!! Je me souviens plus combien j’en ai mangé, mais c’était bon! Je fais le plein de quelques trucs, de l’eau dans ma poche pas pratique, je ne traine pas, c’est reparti direction la Chouette!

50.7km – Chouette

Il y a environ 18km, et c’est le passage que je me souviens le moins bien! Je crois qu’il y avait un mélange de début de fatigue, une petite pluie fine qui commence à tomber, je m’arrête 2 ou 3 fois pour refaire mes lacets, arranger mon sac, quelques pauses pipi, et c’est tout…

60.8km – SEPAQ Hautes Gorges – temps 11h13

J’arrive maintenant enfin à la mi-parcours! La station des Hautes Gorges! Ça fait 61 km de passés, il en reste à peu près autant, et je connais mieux la deuxième partie du parcours, mais ça ne me rassure pas! Il est environ minuit 30, un peu plus de 11h de course… Ma foi je suis dans les temps, mais j’aurais aimé arriver un peu plus tôt… J’ai toujours en tête moins de 24 ou 25h (il y a un mois je parlais de moins de 20h, ah-ah-ah…maintenant que j’y suis je réalise que c’est mission impossible, et que j’étais très prétentieux!)

Je croise quand même Olivier, lui est sur le point de repartir, encore en mode Flash! Je prends un peu plus mon temps. Pourtant je n’ai pas très faim et il n’y a pas grand-chose qui me fait envie. Je récupère mon drop-bag, fait quelques échanges de nourriture, met des bas propres, enfile le chandail du CTM, remplis ma poche kangourou pas pratique… Je réalise que soit j’ai vraiment pris trop de nourriture et de gels, soit j’ai un problème et je ne mange pas assez… mais ça ne veut pas rentrer, alors bon, continuons comme ça!

C’est à partir de là que je décide de mettre de la musique dans mes oreilles, et écouter la sélection que mon ami Pierre m’a envoyé!

67.4km – Station d’eau Geai Bleu

Je bloque sur Iron Maiden (Flight 666), qui m’emmène facile jusqu’à la station d’eau du Geai Bleu, et celle-ci fait aussi vraiment du bien car les gentils bénévoles n’ont pas que de l’eau! Après un mélange de chips, noix et gummy bears tout ça en même temps, mes salutations et remerciements aux bénévoles, direction le Coyote!

C’est une autre des parties compliquées… Difficile de courir, des rochers et des racines partout, ça monte, ça descend… Évidemment je me ramasse par terre 2 ou 3 fois dans ce chantier, mais rien de grave. Juste quelques petites égratignures pour la photo d’arrivée!

Ma première batterie me lâche, pas mal d’un coup, ce qui fait que je me retrouve dans la nuit vraiment noire… J’ai oublié de dire que depuis le début, je cours tout seul, mais c’est le cas de presque tous les participants. A moins de décider à l’avance qu’on va courir en groupe, ça s’étire assez vite et vu le peu de coureurs, on se retrouve vite tout seul. Bref ça me donne l’occasion d’admirer le ciel et les étoiles, je ne regrette pas que ma batterie ait lâché!

Changement de pile, hop c’est reparti!

82.9km – Coyote

J’arrive vers 6h du matin au Coyote, tout juste le lever du soleil. Ça y est, la nuit est passée. Je suis bien content d’arriver à ce ravito! L’ambiance à l’air super comme d’habitude, et surtout il ne reste « plus qu’un » marathon… Après en avoir fait 2, c’est quand même une bonne nouvelle! Et Oh bénédiction, il y a, en plus de ces fameux grilled cheese, un excellent accompagnement santé qu’est du bacon!!! J’en englouti 5 ou 6, le tout accompagné de bonne soupe aux nouilles et légumes.

C’est quand même plus difficile à partir de ce point. La première partie de course était super, la nuit bien passée, mais là, avec le jour qui s’est levé, j’ai envie d’arriver et que ça s’arrête tout de suite…

Un autre 16 ou 18km jusqu’au prochain ravito, allez courage… c’est dur j’avance vraiment moins vite. J’arrive quand même à bien courir dans les descentes et le plat, mais tout le reste, c’est assez lent… J’ai pris l’habitude de ma nouvelle pose du pied droit, et bizarrement, je ne sens presque plus ma douleur à la plante du pied… Il aura fallu courir dessus une centaine de km pour que ça passe!

101.4km – Epervier – temps 20h36

Très heureux aussi d’arriver là. Après la grande ligne droite sur le chemin de 4×4. Cette fois-ci je peux courir, j’ai donc l’impression de faire mieux qu’à ma première participation à l’Harricana, où au même endroit il y 3 ans, mais pour le 80km, j’étais plutôt en train de ramper!

Je fais très vite aussi. Du coca, de l’eau dans ma poche, quelques patates au sel… Je prends quand même le temps de chercher du signal cellulaire, pour essayer d’envoyer mes messages à Françoise, et lui donner mon estimation de l’heure d’arrivée…

108.2km – Split

Les 2 prochains ravitos sont normalement une formalité, le Split qui arrive dans environ 7km, et la Montagne Noire 8km après… allez go go go !!! Beaucoup de chemins de 4×4, des bonnes descentes caillouteuses, et des retours dans les sentiers un peu plus roulants… J’aimerais vraiment courir plus vite, mais je manque d’énergie à cause de ma mauvaise gestion de la nourriture…

115.5km – Montagne Noire

L’arrivée approche, mais les heures défilent. Je rattrape quelques coureurs qui étaient devant moi… d’autres aussi me rattrapent et dépassent… Ce n’est pas très grave tout ça, je vais vraiment être content de terminer, peu importe le temps…

D’ailleurs lorsque j’entends les cris, portés par le vent, des gens qui sont à l’arrivée, et que je pense à Françoise et Victoria qui m’attendent avec impatience, l’émotion commence à monter!

On s’approche… passage obligé par les derniers endroits boueux, descente de graviers, puis virage à gauche dans le chemin avec les hautes herbes…! C’est l’arrivée! Patrick Huard avec son chien, nous encourage juste avant la ligne : GO, il reste juste 300m!!!!

J’entends les cris, je vois la foule, mais surtout Françoise et Victoria! Elle pleure, moi aussi ça commence. Je prends la main de Victoria et l’emmène avec moi pour traverser la ligne!

Grand moment d’émotion, ça y est c’est terminé! Accueilli par Guillaume Barry et ses enfants qui me donnent la médaille et la petite sculpture spéciale 10 ans! Je n’aurais pas l’opinel pour quelques minutes, mais ce n’est pas grave, je reviendrais!

125km – Mont Grands Fonds – 25h09

Après quelques jours, ça va vraiment bien. Pas de blessures, juste de la fatigue de la nuit blanche. Je repense à tout le parcours, les bons et moins bons moments, les endroits où j’aurais pu faire mieux, comment gagner un peu de temps ici et là… C’est sur je reviendrais l’an prochain sur le 125km, j’ai déjà hâte!

A bientôt!