Depuis mon adolescence, j’ai toujours eu une certaine curiosité / fascination pour la manière d’aborder l’monde que proposaient certaines philosophies bouddhistes.
Comme plusieurs jeunes rebelles ayant grandi en Amérique du Nord, mon initiation à certains de ces principes bouddhistes s’est faite en lisant, à plusieurs reprises Dharma Bums de Jack Kerouac (I’m a walking cliché, I know… hehe!!).
Ensuite, j’ai lu une shitload de textes sur le sujet afin d’assouvir ma soif d’en apprendre davantage sur ces philosophies qui détruisaient pas mal tout c’que j’avais entendu depuis mon enfance.
Les thèmes d’impermanence et d’moment présent m’interpelaient particulièrement, mais, même si j’les comprenais conceptuellement, j’avais beaucoup d’difficultés à les ressentir pour vrai, encore plus à les vivre au quotidien.
Même en essayant ben fort pendant plusieurs années.
Mais tout ça a changé quand j’ai commencé à courir mes premiers ultra-marathons.
En effet, mes différentes courses m’ont fait comprendre, cette fois-ci de manière empirique (par l’expérience des sens), ce qu’était l’impermanence des choses tout en m’démontrant l’intérêt d’porter son attention au moment présent.
Ceux et celles qui ont déjà couru des ultras seront sûrement d’accord avec moi : peu importe dans quel état tu t’trouves à un certain moment dans ta course, c’est freaking certain que cet état ne durera pas et changera.Who cares si c’est un moment euphorique ou d’épuisement. Ça va passer.
« Ça va passer… Arrête de penser au reste de ta course là… Concentre-toi sur c’qui s’passe présentement… C’est pas mal la seule chose sur laquelle tu as vraiment un peu d’contrôle… Focus là-dessus et l’reste va passer! »
BAM!! L’expérience de mes sens lors des ultras m’avait finalement permis d’saisir c’que j’avais lu à tellement d’reprises.
Cette leçon et la course en général m’ont particulièrement été utiles un peu plus tard quand j’ai eu à gérer un épuisement professionnel et une dépression, suite à plusieurs années d’implication citoyenne acharnées et un peu démoralisantes.
Ça fait maintenant un peu plus d’un an qu’j’ai surmonté cette épreuve. J’ai vécu dernièrement une semaine qui m’a fait réaliser à quel point j’avais cheminé au courant des derniers mois, tout en me convaincant encore plus des impacts positifs d’la course en sentier sur mon attitude en générale… Et j’ai comme eu le goût de vous partager ça. Bonne lecture.
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All right, j’suis présentement à la clinique après une maudite grosse semaine et j’ai décidé d’vous partager comment j’me sens… Y faut ben profiter de ce p’tit temps libre forcé d’une manière ou d’une autre… hehe!!
So, yeah, lors des derniers jours, j’ai dû jongler avec mes deux jobs (une job dans un bar et une à la ville de Gatineau) en plus d’passer mes journées en formation au MEC… Tout ça en dealant avec un rhume freaking désagréable.
J’dois vous avouer que ça pas été ma semaine la plus facile et que c’était tough en ta’ de ne même pas pouvoir partir courir pour me changer les idées un peu… Et c’est pas l’envie qui manquait, croyez-moi.
L’affaire est qu’depuis une semaine environ, j’ai comme une douleur sous mon pied gauche. Je ressens cet inconfort depuis le BromontUltra, mais ça semblait être parti après ma première semaine de repos. Malheureusement, la sensation douloureuse est revenue pernicieusement quelques jours après que j’me sois remis à courir…
J’ai donc arrêté de courir depuis samedi dernier et aujourd’hui, une semaine plus tard, c’est la première fois que j’ai du temps pour gérer la situation… Finally!!
C’est quand même nice de savoir que les préoccupations que j’ai, depuis quelques jours à propos d’mon pied et d’ma capacité à recommencer à courir, vont soit disparaitre, soit s’ancrer dans quelque chose de plus concret. J’ai toujours eu plus de difficulté à gérer l’inconnu que les mauvaises nouvelles, anyway.
Ceci étant dit, ce que j’voulais surtout partager, c’est que même si j’ai eu des grosses journées dernièrement, même si je n’ai pas pu courir comme j’en ressentais le besoin, même si j’ai dû gérer ma patience en étant pris dans le trafic toute la semaine, même si je m’en faisais pas mal en pensant à mon p’tit pied… Well, malgré tout ça, j’étais capable de m’rappeler que tout ça était temporaire et que cette fatigue, ce stress, ces soucis allaient passer avec le temps.
Pis damn que ça fait du bien à mon être de savoir que les réflexions un peu plus sombres que j’ai parfois, que les moments lors desquels j’ai l’impression de ne pas avoir d’emprise sur ma vie, que ces phases durant lesquelles je ressens moins la passion qui m’habite normalement… Well, ça fait du bien de savoir que tous ces petits sentiments de mal-être sont grandement dus à mes perceptions et que celles-ci sont souvent influencées directement par un manque de sommeil, un manque d’exercice, un manque de moments off, etc.
Pis damn que la possibilité de voir ça, cette capacité à prendre une certaine distance, cette force qui m’encourage à ne pas céder à ce désir un peu malsain de creuser ces émotions négatives, me rendent heureux… C’est freaking pas le Jean-Mathieu d’octobre 2017 qui aurait été capable de faire ça.
Donc, yep, malgré ma semaine un peu plus rough, j’suis quand même fier de moi et freaking reconnaissant pour tout ce que la course m’apporte.
Fuck yeah.
PETIT UPDATE : la douleur à mon pied gauche était due à une fracture de stress. J’ai dû porter une botte de décharge pendant 2 semaines en plus d’avoir quelques séances de dry needling. Je suis maintenant en voie d’être totalement guéri et prêt à me remettre à la course.