Mi-mars 2020, une bombe me tombe dessus. Moi, qui suis un être social et qui aime m’entraîner en groupe, tout cela n’est plus possible aujourd’hui. Une saleté de virus est venue chambarder ma routine sportive. Les deux gyms que je fréquentais ont fermé. Du coup, c’en était fini de mes sorties de course en sentier au mont Royal avec mon club d’athlétisme, les Pélicans. Finies, mes séances quasi-quotidienne de cardio-vélo; fini, le ski avec les copains; finis les randos en vélo en groupe. Bref, tout ce que je faisais en groupe, c’est fini.
Pour garder la motivation et me préparer physiquement pour l’après-COVID, je devais trouver un moyen de poursuivre mes activités tout en respectant les consignes émises par la santé publique. J’ai donc choisi de poursuivre mes randos de vélo en solitaire et la course à pied dans un parc proche de chez moi. Comme je suis aussi équipé chez moi pour faire du renforcement musculaire, poids, élastiques, tapis, je me suis créé une routine de musculation. Tout coureur sait à quel point la musculation est le complément parfait à cette activité. Grosso modo, je fais quatre à cinq sorties de course par semaine et trois à quatre sorties en vélo.
En tant que coureur qui aime l’aspect compétitif de ce sport et la performance, j’ai trouvé un moyen de tirer parti de cette nouvelle réalité. Ainsi, le 11 avril dernier, j’ai fait ma première course virtuelle. Seul, dans un grand parc de Montréal, j’ai couru mon premier 5 km. J’ai ensuite entré mon chrono sur Internet et j’ai pu comparer ma performance à celle des autres. Plutôt ordinaire… mais c’est la première de la saison. Y en aura-t-il d’autres du même genre? Je ne sais pas, mais je reste aux aguets.
Côté «service public», j’ai aussi pris la décision de me rendre utile. Puisque mon temps de travail s’est réduit, je me suis procuré une petite remorque que j’attache après mon vélo et je livre des repas aux personnes les plus vulnérables : retour aux vraies courses réelles.
Pour la saison estivale qui arrive, j’étais inscrit à quelques courses en sentier et sur route. Déception : j’apprends qu’elles sont annulées jusqu’à la fin août. Reste un espoir pour l’automne prochain. On verra.
J’avais aussi planifié avec ma conjointe d’aller en vacances en Bretagne, trois semaines en juin, et je m’étais trouvé une course en sentier, dans la même région, à laquelle je comptais m’inscrire. L’idée m’enchantait car cela aurait été ma première course réalisée à l’extérieur du Québec. Cela, évidemment, ne sera pas possible. Moi qui suis habitué à participer à un minimum de douze courses chronos par année, c’est tout un chambardement.
Il y a toutefois des choses bien plus graves que cela dans la vie, donc je m’adapte.Je pense aussi aux gens qui vivent des situations beaucoup plus dramatiques que la mienne en cette période de pandémie. Je me dis aussi que cette situation est temporaire. Du moins, je l’espère…