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Garder le Cap, le Cap Gaspé

Deux mille vingt… Cette saison de course en sentier était destinée à en être une grosse. Encore plus grosse que celle de l’an dernier et fort à parier, moins grosse que celle de l’an prochain. À chaque saison, les défis nous semblent insurmontables. Puis la saison qui suit, ça ne devient que la nouvelle limite à dépasser. Bienvenue dans le merveilleux monde de l’ultra!

Nous (Benjamin Le Vaillant et Jean-Christophe) avions décidé de partager la même planification de course et d’entraînement cette année. Étant deux amis de longue date, des passionnés de plein-air et des partners de voyage (allant d’un week-end dans les Adirondaks à la traversée du Vietnam à moto), nous en avions décidé ainsi parce que nous voulions clôturer la saison avec un projet personnel ambitieux. On a appelé ce projet l’UDMG… L’Ultra Duathlon Montréal Gaspé.

Avant d’aborder ce sujet, revenons un instant à notre saison 2020. Au programme, nous avions le 5 Peaks de Orford, l’Ultra Trail Gaspesia 100 (UTG100), le Big Wolf’s Backyard Ultra et l’Ultra Duathlon Montréal Gaspé (UDMG). Un été chargé, peut-être même trop, mais planifié sérieusement et méticuleusement. Puis, la COVID-19. Comme toute la communauté de coureurs, nous avons vu la majorité des événements s’annuler. Le Big Wolf’s est aux dernières nouvelles « stand by », mais je reste sceptique à la tenue de l’événement dans sa forme actuelle. Les parcs nationaux sont également fermés. Bref, tout le monde connaît l’histoire puisque nous vivons tous la même…

Depuis le mois de février, nous nous donnons un rendez-vous hebdomadaire afin d’élaborer notre plan pour l’été, mais plus particulièrement pour élaborer notre projet de l’UDMG. Comme si nous travaillions sur un plan d’affaires, nous avons des ordres du jour pour nos rencontres, nous nous assignons des tâches, nous faisons des séances de brainstorming et nous documentons nos avancements. Bien entendu, nous savons pertinemment qu’un tel projet ne se planifie pas de A à Z, mais étant donné son ampleur, nous tenons à prendre les moyens nécessaires pour en favoriser sa réussite.

Si tous les événements sont annulés ou reportés, devrions-nous faire de même? La question se pose, mais pourquoi maintenir la tenue de l’événement en temps de pandémie? Nous y reviendrons…

C’est quoi l’UDMG exactement?

L’UDMG, c’est près de 1 200 km que nous tenterons de parcourir, sans essence, en 14 jours:

  • 710 km de vélo Montréal – Matane
  • 475 km de course sur le sentier de la GR-A1 Matane – Cap Gaspé.

 Pourquoi faire ce défi?

Je ne vois pas la nécessité de faire une longue démonstration aux lecteurs d’une revue de course en sentier du «pourquoi» nous nous embarquons dans ce défi. Dans notre entourage, certains diront que nous sommes fous, d’autres se sentiront interpellés par l’initiative et finalement, certains diront qu’ils ont déjà vu des défis beaucoup plus ambitieux… En fait, le possible ou l’impossible, le réalisme ou l’idéalisme, l’utile ou l’inutile, ce n’est rien d’autre qu’une question de perception.

Dans notre cas, ce défi en est un de taille. Que ce soit l’accomplissement d’un premier 5 km, ou parcourir le tour du monde sur les mains, en jouant du ukulélé avec ses pieds, l’essence même d’un défi, c’est qu’il nous amène à dépasser des limites que nous ne connaissions même pas, à sortir de notre zone de confort, et à rendre possible ce que nous pensions impossible. C’est à travers des épreuves comme l’UDMG que l’on apprend à mieux se connaître, à exploiter à fond ses forces pour accomplir de grandes choses. Ensuite, il devient naturel de les transposer dans sa réalité personnelle et professionnelle, et devenir une meilleure version de soi-même.

Voilà pourquoi l’UDMG a vu le jour.

Après le quoi et le pourquoi… Comment allons-nous faire ce défi?

Au-delà de l’épreuve sportive, l’UDMG sera un défi qui nous permettra de promouvoir trois choses qui nous tiennent réellement à cœur :

  • les impacts de nos voyages sur l’environnement

Nous désirons réfléchir à notre démarche environnementale, sociale et même économique dans la pratique du sport, la documenter et la partager à qui veut bien l’entendre. Le but sera d’abord de s’informer nous-mêmes sur nos agissements en plein-air pour ensuite transmettre nos découvertes à tous;

  • notre merveilleux territoire québécois

Le Québec c’est beau et il faut promouvoir notre belle province. Bien avant de vivre cette période où l’économie locale est mise de l’avant, nous désirions réaliser un projet d’aventure chez nous, dans notre terrain de jeu. Pas toujours besoin de rêver au Népal, aux Andes, aux Alpes ou à l’Ouest canadien pour réaliser ce type de défis;

  • le maintien d’une bonne santé physique (et mentale)

Il est important pour nous de ne pas abandonner notre plan d’entraînement. L’UDMG est (plus que jamais) un projet qui nous permettra de garder le CAP, de s’accrocher à un idéal commun, de nous projeter dans le futur quand tout ceci sera du passé, d’entretenir notre relation d’amitié, de nous occuper, de nous instruire, de nous faire rêver et bien plus encore…

Évidemment, loin de nous l’envie de contrevenir aux règlements sanitaires. Mais août 2020 est beaucoup trop loin pour jeter la serviette. Au pire, nous reporterons le projet à une autre fois, mais nous aurons profité de ce but pour continuer à s’entraîner et surtout à rêver.

La COVID-19 aura semé un doute quant à la tenue de notre UDMG et les efforts que nous devons y investir. Toutefois, l’épreuve sera plus difficile à être annulée si nous en sommes les uniques organisateurs et les uniques inscrits.

@UDMG2020

#CaVaBienAller

Et vous, qu’est-ce qui vous tiendra allumé pour l’été 2020?