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Ma première fois avec le Dahü

Il y a quelque temps, j’ai eu le privilège de passer une soirée en charmante compagnie, et afin de rendre cette rencontre possible,  le Dahü se devait d’être de la partie.  J’avais rendez-vous un jeudi soir pour me rendre au sommet d’une montagne, afin de profiter d’un magnifique coucher de soleil.  Tentant n’est-ce pas?  Mais attendez, c’est loin d’être tout!

Mais d’abord, qu’est-ce que le Dahü ?

Dahü,  c’est le nom d’un animal sauvage imaginaire ressemblant à une chèvre de montagne. Mais, ce dont j’ai fait la connaissance n’est pas un animal, mais bien un fauteuil adapté, portant le même nom. J’avais déjà été en contact avec le Dahü dans le passé,  lors de mes participations au Bromont Ultra. La fondation des sports adaptés participait alors au 80 km à relais, et grâce à ce fauteuil tout-terrain, des personnes à mobilité réduite pouvaient alors prendre part à l’activité, et vivre les plaisirs d’être en sentier.  J’avais trouvé le concept absolument génial.

Puis, il y a quelques semaines, Steeve Charbonneau est venu nous rendre visite au Club de trail de Bromont pour nous présenter le fauteuil acheté par la municipalité.  (En fait, la ville de Bromont s’en ai procuré deux, et les met à la disposition des gens tout à fait gratuitement, et permet aux gens de faire la demande d’accompagnateurs.)  Le lendemain, je m’inscrivais comme bénévole à la fondation des sports adaptés via leur site internet.

Et puis vint la demande

Quelques semaines plus tard, il y a eu une annonce sur la page facebook de la fondation, afin de réaliser le souhait cher à une dame, d’assister à un coucher de soleil au sommet du Mont Bernard. Je recrutai mon mari et j’envoyai nos noms, illico.

Nous avions donc rendez-vous par un magnifique et doux jeudi soir. La belle dame de 85 ans désirai,t plus que tout, contempler encore une fois le coucher du soleil en haut d’une montagne, et un ami l’accompagnait, lui aussi en Dahü. Nous, les 9 bénévoles et la directrice de la fondation, allions rendre cela possible, et c’était pour nous un grand privilège.

Je sais la chance que j’ai d’avoir la capacité de passer tant de temps à m’amuser dehors et à bouger dans la nature et j’en suis reconnaissante. Alors, si je peux permettre à d’autres de ressentir ce que je ressens : le sentiment de liberté, la possibilité de humer l’odeur de la forêt, sentir l’air pur, avoir accès à des points de vue sublimes accessibles seulement après avoir fourni un certain effort, mais qui se trouvent trop souvent hors de la portée de certaines personnes, alors je le ferai avec plaisir.

Le summum!

Une météo douce et un ciel dégagé étaient au rendez-vous. Rendus à un point de vue, je croyais bien que nous étions au sommet. Mais non, le meilleur n’était pas encore arrivé. Il y avait encore une petite mais bien complexe montée dans notre situation, à franchir. Cette courte ascension finale sur le roc nous offre même une corde pour se hisser au sommet du Mont Bernard. Là, le défi était de monter le Dahü en toute sécurité et le plus confortablement possible pour notre dame. (Son ami qui l’accompagnait et que nous transportions aussi a choisi de faire cette section à pied.)

Quand nous sommes arrivés au sommet et que nous avons vu le spectacle qui s’offrait à nous, il était inconcevable de ne pas y amener notre précieuse passagère. Restait à trouver comment. Je crois que tous y ont vu un défi qui a été relevé avec brio. Le travail d’équipe a fait de cette sortie une réussite. Le soleil qui descendait à l’horizon était d’une incroyable beauté et la satisfaction que j’avais rendait le spectacle encore plus savoureux.

La dame semblait heureuse comme une enfant un matin de Noël. Une fois au sommet, nous avons pris quelques instants afin de savourer l’instant présent. Le moment était parfait et j’espère que notre gentille octogénaire a su profiter au maximum de cette sortie. En fait, j’en ai la certitude. Ce fût une joie pour moi de rencontrer cette dame lumineuse et de partager cet instant qui était à la fois simple et grandiose. Je renouvellerai l’expérience d’accompagner une personne en Dahü dès que possible, sachant que chaque fois sera belle et unique et que je ferai des rencontres inoubliables.

(Le crédit pour toutes les photos revient à Martine Marois)