Je courais depuis quelques années, surtout des courses sur route, entre 5 et 21.1 km, et je commençais également à courir dans les sentiers, quand mon amie me parle d’aller courir au parc Forillon.
Ça s’appelle l’Ultra-trail du bout du monde. Juste le nom, très poétique, est tentant. En plus, j’aime les défis.
Comme je m’entraînais pour le demi-marathon de Rimouski la semaine suivante, je me dis que c’était parfait, c’est pratiquement la même distance. Deux km de plus, c’est quoi dans une course ? En plus, je vois que le temps limite est de 5 h. Quoi??? 5 h pour parcourir 23 km ? Ben voyons, c’est n’importe quoi!
C’était sans compter ma grande naïveté, le dénivelé et la montée de 970 mètres. Mais bon, je ne sais pas encore tout ça, alors je m’inscris. Je me pratique à courir dans les sentiers en pensant que c’est ça de la trail et j’arrive crinquée à la compétition (mais zéro préparation adéquate finalement).
Le plus drôle, c’est que je dis à tout le monde que je fais un ultra-trail alors que quand on parle d’ ultra, on fait référence à une distance de 80 km et plus. Je suis loin du compte.
Donc, nous voilà, mon amie et moi, sur la ligne de départ. Pour un 23 septembre, il fait étonnamment chaud. Le coup d’envoi est donné, on est parti.
Là forêt est belle, ça sent bon, mais ouf, ça monte déjà pas mal (je vous ai mentionné que je n’avais évidemment pas regardé le trajet avant le départ?). Je me retrouve donc déjà essoufflée. Ça part fort. Je me concentre sur les belles couleurs d’automne, mon amie me jase, on rencontre d’autres coureurs, la vie est belle.
Et là, sans crier gare, on sort du bois pour se retrouver à courir sur une route asphaltée sur le bord de la mer (ben oui, je sais que ce n’est pas la mer mais le fleuve mais nous, on l’appelle la mer rendu là). C’est l’enfer, la lumière du soleil est beaucoup trop aveuglante et la chaleur accablante.
Je veux retourner dans ma forêt si apaisante. Alors, je craque. Je veux arrêter la course. Je suis à 8 km. Mon amie m’encourage et au bout de 2 km, je suis de nouveau crinquée. Je trouve ça long un peu mais comme on rencontre des gens qui sont sur leur retour, on s’encourage.
On finit par arriver à un phare, où un super buffet nous attend ainsi que des bénévoles enthousiastes. Ça fait du bien au moral. Je découvre le pouvoir du Coke, moi qui n’en bois jamais. C’est la dose de sucre qu’il me fallait.
On repart et on arrive au belvédère du bout du monde. C’est magnifique et je crie de bonheur. On prend quelques photos, mais il faut repartir car il reste encore 7 km. C’est au tour de mon amie d’avoir le moral à plat et je suis là pour elle.
Les derniers kilomètres sont difficiles mais je finis par franchir la ligne d’arrivée en 4 h 22, le délai de 5 h n’était pas si loin finalement. Ça été une course difficile physiquement et mentalement mais j’ai attrapé la piqûre et je compte bien en refaire encore plein d’autres mais cette fois, mieux préparée.