Aah! le Gaspesia 100. J’y participe depuis le tout début. Tout d’abord comme accompagnatrice à la première édition, puis comme coureuse la seconde année, et comme bénévole à la troisième édition, en raison d’une blessure qui m’a tenue à l’écart pour toute une année. Ce weekend, c’est mon grand retour en tant que coureuse pour mener à bien le projet mis sur la glace l’an dernier : la conquête du Trans-Percé 100.
Aah! mais c’est qu’elle est coriace, cette course! Après une mise en jambes d’une dizaine de km le vendredi soir, on s’attaque au plat principal de 56 km le samedi, avec un copieux dessert de 35 km et plus de 3400 mètres de dénivelé, le dimanche .
Les festivités débutent sur la plage de Coin-du-Banc le vendredi soir: je m’amuse, sans plan précis et au feeling, heureuse de pouvoir enfin me dégourdir les jambes. C’est le lendemain que nous passerons aux choses sérieuses.
Plus tard, le même soir, je suis de plus en plus nerveuse; et si j’avais vu trop grand? Je peine à trouver le sommeil….
Effectivement, c’est avec moins d’une heure de sommeil que je prends l’autobus à 4 h 30 le lendemain, en direction du départ. Comme je l’appréhendais, j’ai les jambes lourdes, ce sera une looongue journée.
Heureusement, je découvre un peu plus tard que mon ami Bruno, qui se fait les dents sur le 100 miles, maintient un rythme de course plutôt similaire au mien. Tantôt derrière, parfois devant, je profite de cette motivation imprévue pour passer au travers de la journée. C’est finalement après plus de 9 h de course que j’atteins, enfin, la ligne d’arrivée; épuisée, avec une douleur à la jambe, mais l’indice de fierté dans le plafond.
Je comprends rapidement que mon départ du lendemain est loin d’être certain….Je boite et je n’arrive plus à courir…. Je décide de dormir quelques heures avant d’aller encourager mon ami Bruce, en voie de réussir son premier 106 km en fin de soirée. Je retourne me coucher en croisant les doigts pour que tout aille bien.
Aah! quand la magie opère! Reposée, je m’élance avec le sourire pour l’étape du dimanche. En début de course, je croise mon amie Catherine qui vit les derniers moments de son premier 106 km. Je la prends dans mes bras pour lui donner de l’énergie.
Gonflée à bloc, les km défilent et finissent par me conduire tout droit vers la ligne d’arrivée. Lorsque je l’aperçois, enfin, c’est avec les yeux pleins d’eau que je regarde vers le ciel, pour envoyer un bisou à ma grande soeur qui veille sur moi, et je m’élance, à toute vitesse, vers la fin de mon aventure.
Mes amis m’accueillent avec enthousiasme. Je prends mon amie Caroline dans mes bras, heureuse qu’elle ait, elle aussi, réussi son défi de 56 km, après tous nos entraînements des derniers mois.
C’est confirmé, I’m back !!!!