in

Gaspesia 100 miles : une aventure inoubliable

AVERTISSEMENT : Très long récit

Je prends le temps d’écrire ces lignes en premier lieu pour moi-même, pour garder à portée de main des souvenirs de mon premier 100 miles, et en second lieu, pour permettre à ceux qui auront la patience de lire, de visualiser cette expérience.

Vendredi 14 juin 2019, 7h00 AM :

Nous faisons nos derniers au-revoir à Donovan et Elena, nos deux magnifiques enfants. Donovan me lance avant de partir : « Papa, quand tu vas être découragé pendant ta course, je vais me fermer les yeux et t’envoyer de mon énergie et de l’amour pour t’aider. » Je regagne mon véhicule les larmes aux yeux, je n’avais pas le droit de baisser les bras.

La route de Rivière-du-Loup à Percé est magnifique, des paysages à couper le souffle. De belles montées aussi, que je regarde en m’imaginant les gravir en courant, en visualisant la douleur dans mes jambes.

Je pense aussi à ma « stratégie, » Je suis dans l’incertitude la plus totale. Le plus long que j’ai fait en course c’est le 65 km de Harricana. Le 100 km de plus à faire est pour moi une zone inconnue. Je me dis que je devrai être sage et commencer doucement, mais un petit diable dans mon esprit me rappelle qu’il y a un ‘« cutt-off»  de 10 heures par boucle. Prendre un 3-4 h d’avance me permettrait de ne pas me stresser pour les deux dernières boucles. Bref, l’incertitude persiste.

À Percé, Marie-Claude va chercher son dossard en arrivant. J’entre dans l’oasis et je regarde les coureurs. Le stress monte. Les cuisses sont sculptées au ciseau. Je chasse la peur de mon esprit et nous allons à l’hôtel Normandie, là où nos amis nous attendent.

Je suis heureux d’être là, c’est un beau trip de gang, un rendez-vous annuel depuis l’an dernier. Petite gang de fous composée de Jason Bérubé (160 km), Éric Dubé (TP50), Carol-Ann Dionne (TP50), Marie-Claude Poirier (TP50), Fabien Chevaucher (TP50) et Marline Boucher (TP25). J’apprends que Caro, étant blessée, ne pourra pas courir. Sa blessure nous aura grandement aidés par contre, puisqu’elle s’est donné le devoir de nous prêter main forte à chaque ravito, ce qu’elle n’aurait pas pu faire si elle avait couru.

Nous nous rendons à Coin-du-Banc pour la première course, où Éric, MC, Fabien et Marline doivent courir, ainsi que beaucoup de gens de RDL, dont l’équipe de Filoup et la famille Mailloux. Course qui devait se faire sur l’île Bonaventure, mais qui fut déplacée en raison de forts vents qui empêchent les bateaux d’accoster. C’est la beauté de cet événement. Jean-François Tapp est  un homme de solutions : si le plan A ne fonctionne pas, il aura un plan B, C et D. J’avoue que ça m’a inspiré.

Course terminée, je vais porter mes drops bags et nous allons souper à la maison du Pêcheur. Souper qui débute en euphorie pour moi, mais qui se termine en mode « focus », lorsque j’ai réalisé que je venais de manger mon dernier repas avant ma course. Je suis prêt pour la guerre. On ne rigole plus.

Après la réunion technique, je vais me coucher, mais je ne dors pas, malgré une dose assez impressionnante de produits qui aident le sommeil. Je dors environ 1 heure avant que le réveille-matin sonne à 3 h.

Samedi 15 juin 2019, 4 h 30 

Jay cogne à ma porte, on est en retard, je ne suis pas prêt. Je n’ai pas mon dossard, il manque du stock dans ma veste. Même si je m’étais levé à 1 h, je n’aurais pas été plus prêt. C’est mon esprit qui tente de faire tout ce qu’il peut pour procrastiner la douleur qui s’en vient. Jay m’aide à installer ma réserve d’eau, mon tube était patenté  n’importe comment.

Arrivé sur la plage des pêcheurs, je regarde à gauche… La marée est haute. Ça n’affecte pas mon moral, mais je me mets à réfléchir à comment je vais entamer mon départ. Marie et Caro sont là, ça me réconforte de les voir. Jay se place en avant pour éviter les bouchons, je le suis. Le départ est lancé, je suis le rythme du peloton de tête. Je ne veux pas être pris dans les embouteillages.

Sur la plage, on voyage d’une roche à l’autre pour tenter d’éviter l’eau. Dès que ça commence à bouchonner, je contourne en me jetant à l’eau. Un atterrissage manqué sur une roche me cause une douleur au tendon d’Achilles droit. Un choc électrique du talon jusqu’au genou. Je me montre ensuite un peu plus prudent. La douleur disparait assez vite et se transforme en petite tension.

Ma vitesse est relativement basse, nous ne sommes plus sur la plage. 25 km de chemin forestier avec une bonne variété de terrains : terre, boue, escaliers, rivières à traverser, asphalte, « track » de chemin de fer, racines/arbres et un peu de d+/d-.

Après le premier ravito, j’entends un hurlement devant moi. J’arrive sur les lieux, une coureuse a chuté et s’est disloqué l’épaule. Je m’arrête et tente de trouver une solution pour l’aider. On demande aux coureurs s’ils ont un téléphone, mais aucun ne capte de signal. Je commence à penser rebrousser chemin avec elle, mais elle nous dit de partir, qu’elle se débrouillera seule. Un bon samaritain a toutefois eu la générosité d’âme de l’accompagner quand même. Ce coureur mérite une médaille d’honneur.

J’arrive finalement à la vieille usine. Marie et Caro semblent inquiètes; elles pensent que je ne vais pas bien, puisque je suis dans les derniers au classement. Mais mon moral est au top, je suis de bonne humeur et mes jambes sont fraîches. Je prends même mon temps au ravito, je discute tranquillement et Carol-Ann perd patience et me chasse littéralement du ravito en me disant de me dépêcher.

Dans la section de 25 km qui sépare la vieille usine de Percé, je laisse passer un coureur du 100 km que je croise dans une descente. En me déplaçant à droite, je glisse sur la boue et mon mollet droit réagit avec une solide crampe. Je ne me décourage pas. Je reste assis là, je tente d’étirer, de masser. Je me lève tranquillement après peu de temps et je descends pour aller m’étirer à un endroit où il y a plus de place. Je suis dans une descente assez abrupte.La reprise est difficile, le sol est glissant, le muscle est toujours sur le bord de la crampe. J’avais pourtant une bonne discipline d’hydratation et je prenais mes pastilles de sel.

Je n’ai pas remis en doute la continuité de ma course, je me suis seulement mis en mode solution, comme Jean-François quand il a su que l’île Bonaventure était inaccessible. J’avais planifié que mon premier tour devrait se faire en 7 h 30. Avec cette mésaventure, c’était devenu impossible. J’ai tout recalculé ensuite en combien de temps je devrais faire mes 2e et 3e boucle afin de réussir malgré tout.

Je me suis mis à parler à mes jambes. Folie, peut-être, mais étrangement j’ai eu l’impression que ça me procurait un meilleur focus.  En étant concentré sur mes jambes, je plaçais mes pieds dans de meilleurs angles en évitant les zones à risque pour re-cramper.

Un nouveau problème arrive…et au risque de me faire juger, je vous raconte. Je n’ai jamais utilisé de bâtons, ni ceux que je transporte, qui sont neufs. Je me rends compte en les ouvrant qu’ils sont défectueux, en les dépliant, je constate qu’une fois assemblés, ils ne barrent pas. En fait, un seul des deux barre, tandis que l’autre ne reste pas assemblé, il lâche sans arrêt. Je recherche une solution, je tente d’insérer une feuille d’arbre dans la jonction qui assemble les deux bouts, mais c’est trop gros. J’essaie de la boue, mais ce n’est pas assez adhésif. Ma solution ultime, de la sève d’arbre. J’applique de la sève et je souffle pour la sécher et bingo, mon bâton est bien solidifié (encore aujourd’hui je n’ai pas pu le replier). Je tente d’adopter une course fluide en utilisant les bâtons, ce qui est difficile la première heure, le temps de m’adapter. Mais ensuite, je les utilise bien et ils me sont d’une grande aide.

Je rencontre tous les coureurs du peloton de tête, en sens inverse. Je m’inspire de leur rythme et de leur concentration. Je rencontre également Jason qui a pris une large avance sur moi et je suis content de voir que son moral est super bon.

J’arrive au quai de Percé. Je ne suis plus en mode « relaxe.» J’ai encore une excellente humeur, mais j’ai l’intention de changer de rythme. Mes jambes sont fraîches, mon moral est au top, je suis plein d’énergie. Je ne reste que 3-4 minutes au quai, je repars tout de suite.

Mon retour vers la vieille usine se fait en environ 3 h 30. Je n’ai presque pas arrêté aux ravitos et mon seul obstacle dans ce trajet fut un énorme porc-épic que j’ai dû contourner parce qu’il n’avait clairement pas l’air pressé.

À la vieille usine je m’informe de la position en temps de mes adversaires devant moi. Je m’en sers pour me donner des objectifs et augmenter mon allure. Je commence à avoir des inconforts intestinaux qui m’obligent à rester un bon 30 minutes à la vieille usine. Je pensais que j’allais en être débarrassé, mais 45 minutes après mon départ, j’ai des crampes au ventre, je dois m’arrêter. Je m’enfonce dans la forêt en identifiant des points de repère pour éviter de me perdre et je fais ce que j’ai à faire…J’ai dû y retourner trois fois, ce qui m’occasionne un peu de frustration, et en même temps très libérateur et je pus augmenter la cadence jusqu’à Coin-du-Banc.

Avec la marée de coureurs qui ont foulé les sentiers dans la journée, certaines zones, où il était possible d’accélérer, sont devenues très lentes, à cause de la vase qui s’est créée. Ce qui m’a forcé à recalculer ma prévision de temps pour mes 2e et 3e boucle.

Je savais que la nuit allait avoir un impact sur le moral des troupes. La gestion de l’effort est très importante dans le contexte d’une telle distance, parce que la nuit à un effet psychologique incontournable. De mon côté, ce fut l’inverse : la nuit m’a procuré un sentiment de puissance et de liberté. Le silence, la noirceur, la solitude et l’inertie que procure la tombée de la nuit ont eu un effet « boost » mental incroyable. J’ai pris un rythme élevé comparé à mon rythme de jour et j’ai poussé jusqu’à coin-du-banc. J’ai dépassé plusieurs coureurs pendant ce trajet. Par contre, j’ai fait plusieurs chutes à cause de la vase et j’ai cassé mon bâton. Mauvais timing pour courir avec un seul bâton, je cherche une solution. J’espère trouver du « duck tape » à Coin-du-Banc.

Arrivé à la station de ravitaillement, je prends mon temps pour bien récupérer et je mange beaucoup. Avant de partir, je parle de mon problème aux personnes présentes et une âme généreuse me propose de prendre ses bâtons. Sébastien Dion, qui avait terminé sa course, me propose d’utiliser ses bâtons qui sont d’une bien plus grande qualité que les miens. Je lui en remercie grandement, ils m’ont été d’une aide très précieuse.

Je repars donc en quête de mes adversaires qui sont tous à moins de 45 minutes devant moi. J’ai un rythme d’enfer, mes jambes sont en feu. Dans les secteurs roulants, j’atteins parfois du 3 min 45 du km. La nuit est destructrice pour beaucoup de coureurs, mais elle est généreuse pour moi.

Je passe devant Hélène, que j’admire beaucoup, à un ravito et elle ne tarde pas à me suivre. Malgré le rythme que je m’imposais, elle semblait facilement suivre la cadence puisque je voyais sa lumière à peu près à la même distance pendant un bon 15-20 minutes. Arrivé dans une zone plus roulante, j’en profite et je pousse. Je la distancie, mais je sais qu’elle ne sera toujours pas très loin derrière, ce qui me motive à garder le rythme.

Je rencontre également Matthieu, qui semblait être dans un down. J’ai ce coureur en haute estime et j’espérais qu’il ne baisse pas les bras. Je lui dis de ne pas abandonner, qu’un regain peut arriver d’une minute à l’autre. Je sens dans sa réponse qu’il a l’intention de la finir, cette course de fou.

Plus tard, je rencontre aussi une dame qui me demande s’il y a de la civilisation derrière moi… Je lui réponds que si ma mémoire est bonne, elle arrivera à une «trail» de 4-roues dans environ 45 minutes ou 1 heure. Mais ensuite, je ne me souviens plus vraiment. J’ai su plus tard que cette dame était une secouriste perdue qui avait été appelée pour un coureur égaré. Elle ne m’a jamais semblé être en détresse…et si la dame en question tombe sur ces lignes, je m’excuse sincèrement de n’avoir pu vous aider : je ne me suis pas douté une seconde que vous étiez perdue !

J’arrive à la vieille usine. Je suis encore très focus, je veux arriver dans les 27 heures, et il ne reste que 25 km en dénivelé. Pendant la nuit, je suis passé de 32e à 8e, ce qui me « crinque » encore plus. Je mange un grilled-cheese, une soupe poulet et nouilles, je bois un verre de gatorade et un verre de pepsi. Je change mes bas pour la première fois; c’était le temps parce que j’avais des roches qui commençaient à fusionner avec la chair de mes pieds. Caro approuve grandement ma décision de changer mes bas, elle qui s’exaspérait à chaque ravito, de voir que je gardais les mêmes bas.

Je prends mon temps pour accumuler de l’énergie physique et mentale pour ma dernière épreuve. Un coureur reprend une position sur moi en ne restant que quelques minutes à la vieille usine. Je m’empresse donc de repartir moi aussi. Je dis aà Caro : « Pour le 25 km qui me restent, j’y vais all-in.» Après un bon 25 minutes d’arrêt, un changement de bas et une accolade de Caro, je suis un homme nouveau et je repars pour la guerre.

Un peu après être reparti de la vieille usine, je revois Matthieu Fortin, que je croyais avoir distancé beaucoup plus. Nos regards se croisent, son «eye-contact »me fait comprendre qu’il a l’intention de finir en force. Je n’ai pas le loisir de ralentir.

Je pars donc vers Percé comme si j’étais en mission de guerre et je pousse à fond. Je cours mes montées et j’adopte un rythme qui me surprend moi-même. Je repasse le coureur qui m’avait doublé à la vieille usine. Le prochain devant moi : Jason. Je demande sa position à chaque ravito et je constate que je le rattrape rapidement. Je ne m’attendais pas à pouvoir le rattraper avec la large avance qu’il avait prise. Mais je commence à comprendre qu’il est fort possible que je le rejoigne. C’est en grande partie grâce à lui si j’ai découvert la trail.

C’est Caro, Éric et Jay qui m’ont emmené pour la première fois l’an dernier au Gaspesia 54 km. Depuis, je suis passionné, et Jay est mon principal partenaire d’entraînement, en plus d’être un ami de grande qualité. Je ne souhaite pas devoir me battre avec lui pour une petite place à la ligne d’arrivée. Je me dis que si je le rencontre, je lui propose de, soit se battre, soit terminer ensemble.

Arrivé au Gargantua, on me dit qu’il n’est pas loin devant moi. Je pousse la cadence et une quinzaine de minutes plus tard, j’arrive devant lui. Il semble surpris, parce que lui aussi pensait avoir une avance impossible à rattraper. Je lui fais donc ma proposition, qu’il accepte avec joie. C’est le meilleur dénouement possible pour nous. Deux stratégies complètement opposées et on se rejoint à la toute fin. C’est littéralement un scénario de film.

Il ne savait plus s’il était sur le bon sentier. Ma présence lui a confirmé qu’il ne s’était pas trompé de chemin, mais j’avoue que ça m’a un peu fait douté, jusqu’à ce que je remarque un escalier que j’avais déjà croisé.

Il reste une dizaine de km avant l’arrivée. Je fais comprendre à Jay que nous avons des adversaires qui ne sont pas très loin derrière, il faut presser le pas. On se motive mutuellement, je lui donne un gel pour le booster un peu et on conserve un bon rythme jusqu’à la plage, où on se met à ralentir, pour synchroniser notre arrivée seulement quelques minutes avant le départ du 13 km. Marie-Claude, Éric, Caro, Marline, la maman de Jay, ainsi que plein de gens de RDL que nous connaissons étaient sur cette ligne de départ. Le dernier point de vue en altitude nous force à prendre un temps d’arrêt. On réalise en même temps qu’on arrive, qu’on a réussi.

« 17 minutes avant le départ du 13 km, » me dit Jay. Nous étions à l’église. «  No stress Jay, on va arriver autour de 8 h 55. » Comme de fait, nous arrivons en haut de la dernière bute à 8 h 55 et une énorme foule nous attend. Nous prenons la même cadence et on croise nos bâtons. Juste avant d’arriver dans le dernier droit avant l’arche, nos regards se croisent : « Esti Jay, on a réussi!!!! »

Un sentiment indescriptible. J’ai eu l’impression d’entrer dans une autre dimension. MC et Caro sont en larmes, elles avaient probablement peur que nous nous battions pour quelques minutes d’avance. Nous nous sommes offert un souvenir inoubliable. Une gravure dans l’âme qui va nous relier toute notre vie. Un cadeau bien plus précieux que quelques minutes d’avance qui n’auraient servi qu’à nourrir un mauvais orgueil. Pour ce cadeau mutuel, je te remercie Jay.

Thomas Duhamel vient me serrer la main quelques secondes après mon arrivée en me disant : «Félicitations, tu es vraiment une machine.» Cette phrase m’a fait un bien indescriptible. Thomas est un coureur que j’admire énormément. Il a une volonté et un esprit de guerrier qui m’inspirent beaucoup. Un moment que je n’oublierai jamais.

7e overall et 3e par catégorie, sur 53 excellents coureurs… c’est inespéré pour moi qui venait presque en touriste, sur mon premier 160 km.

Je n’ai pas encore tout compris ce qui s’est passé dans ma tête pendant cette expérience. J’ai eu l’impression d’être dans une sorte de transe. Pendant 27 heures, j’ai été dans une immersion totale, une expédition à la recherche de rien. De soi. De l’Eldorado de la conscience.

Pourtant, mon esprit était très occupé. Hydratation aux 15 minutes, nourriture et sel aux heures, calcul et re-calcul des temps de passage et des distances avec les autres coureurs, les yeux constamment à la recherche des ‘flag’ roses pour rester sur le tracé, précautions et variation des rythmes en fonction du terrain, entre autres choses. Mais malgré ces occupations, malgré la douleur et la lutte constante contre le découragement, j’ai eu l’impression d’être sur une fréquence en ligne directe avec une sorte de plénitude entremêlée de sérénité. Un vide-plein difficile à décrire, qui procure un sentiment de liberté immense. J’ai eu l’impression de vivre une sortie hors du temps, comme si ces 27 heures n’avaient jamais eu lieu, comme si tout ça n’était pas réel.

L’état de mes pieds me prouve bien que ce n’est pas un rêve.

Les quatre litres d’eau que je perds à chaque nuit depuis dimanche comme si je faisais de la fièvre me prouvent bien que ce n’est pas un rêve.

Mes espadrilles couvertes d’environ 2 pouces de boue séchée que je n’ai pas encore eu la vaillance de laver me prouvent bien que ce n’est pas un rêve.

Les félicitations de tous ceux que je croise depuis dimanche me prouvent bien que ce n’est pas un rêve.

Les 3-4 bouteilles de bière vides de la Station Houblon qui traînent sur le comptoir me prouvent bien que j’ai fêté quelque chose.

Pourtant, je suis persuadé que c’est bel et bien un rêve…
MERCI à Marie-Claude pour ton support. Tes sacrifices quotidiens qui sont incalculables sont l’ingrédient principal de cette réussite. Tu es un ange.

MERCI à mon fils Donovan qui n’a pas cessé de m’envoyer de l’énergie pendant toute ma course.

MERCI à ma fille, le simple fait de fermer les yeux et de penser à toi pendant ma course me faisait l’effet d’un puissant anti-inflammatoire, et des ailes poussaient derrière mes talons.

MERCI à Caro pour ton dévouement et ta générosité. Ta présence a fait une énorme différence.

MERCI à Jean-François Tapp. Tu es un organisateur unique et d’une immense qualité. Le monde de trail a beaucoup de chance de t’avoir.

MERCI à tous ceux qui m’ont encouragé, de près ou de loin.

Gaspesia 100, à l’année prochaine !