Maintenant que la poussière (ou plutôt la neige) est retombée sur ma saison de course 2019, je me rends compte que cette année, j’ai marché sur la frontière entre le beaucoup et le trop, entre l’intensité et la folie…. une douzaine de courses officielles dont sept ultras, dans différentes régions et provinces, parfois dans le même mois, voire dans la même semaine, à dormir dans mon véhicule et à prendre le départ avec de parfaits inconnus… Je suis comme ça, moi! J’ai besoin de découvrir ce dont je suis capable quand je me donne vraiment la peine. De découvrir à quel point je peux arriver à prévoir l’imprévisible en courant plus loin que loin, plus longtemps que longtemps. De constater à quel point on peut courir dans le plaisir quand on trouve « son » rythme.
On me demande après quoi je cours, ou qu’est-ce que je fuis? Ironiquement, c’est plutôt pour me retrouver que je cours, et c’est le seul moment, en fait, où je ne cours plus après quoi que ce soit. Jamais je ne me suis sentie plus vraie, plus vivante, plus connectée à moi-même que pendant un ultra. C’est comme des vacances, une sorte de thérapie en accéléré, ou plus rien ne peut m’atteindre, et où tous les problèmes trouvent leur solution.
Mes plus beaux souvenirs cette année?
– Mon finish du Trans-Percé 100, après trois jours de course… en larmes, de retour en force après une année de blessures (voir mon récit de course publié plus tôt cette année )… i’m back.
– Mon réveil au camping le lendemain du Brookvale ultra, devant toute la magie que l’Île du Prince Édouard peut offrir…. de l’eau à perte de vue, des endorphines à ne plus savoir quoi en faire. Parfois je crois que mon coeur y est toujours un petit peu.
– Le matin du départ du UTHC 65 km, quand je suis descendue de l’arrière de mon véhicule à mon réveil à 3 h, pour découvrir le stationnement où s’activaient déjà les autres spécimens de mon espèce, à la frontale…. fallait y être.
Mais au-delà de toutes ces émotions, de toutes ces expériences, j’ai noué des amitiés plus grandes que nature, créé des connexions intenses et puissantes comme on en retrouve seulement au plus profond des sentiers, découvert des êtres humains remarquables et uniques.
Ma saison 2020? Moins d’événements, mais encore plus de kilomètres, et autant de belles découvertes. On va s’y croiser, j’espère.