Quelle bière choisir au 65e kilomètre du Bromont Ultra? Quelle solution quand la digestion est au point mort depuis le départ? Que faire quand tu croules sous le poids du sommeil? Au ravito, que dire à son voisin qui abandonne sa première course en 150 départs? En pleine nuit, que faire quand ton compagnon d’infortune arrive au bout de son rouleau? Quelle option quand les jambes te lâchent au pied boueux de la Lt. Dan? Comment réagir quand ton pacer chante faux? Et quand la ligne d’arrivée approche…
Blonde ou IPA? Manger ou pas? S’allonger ou persister? Lui remonter le moral ou lui parler d’hypothermie? Continuer seul ou attendre son improbable résurrection? Abandonner ou monter cm par cm? Chanter ou danser? Marcher ou courir?
Tu bois une blonde, tu tombes dans la soupe aux légumes, tu te roules en boule dans un coin du sentier en attendant de te faire ramasser par les trailers qui suivent, tu lui expliques que tout est dans la tête, tu comprends que c’est cuit pour l’autre, tu dois te convaincre que tout est dans la tête (mais, crisse…), tu constates que ça change le mal de place, tu cours uniquement quand il y a des témoins. Après 28 heures, 58 minutes et moins de 60 secondes d’un plaisir qui ne se mesure que sur une échelle pervertie, je me suis bien fait remettre à ma place par les sentiers. Mais ça passe tout seul en bonne compagnie, et ça, je ne l’avais pas oublié!