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En route vers UTHC 125 – Chapitre #4 : Le D+ et la forêt

Le début de mon 3e bloc signifie aussi que j’en suis à la moitié de mon plan, du moins en terme de bloc, de semaine, de temps quoi. 18 semaines de faites sur 36. Toujours en considérant ma réalité familiale qui me permet de faire une grosse semaine sur 2. Donc 9 semaines de volume. C’est pas beaucoup direz-vous ? Effectivement, mais bien structuré, bien optimisé, j’arrive à des résultats qui continuent de me faire penser que j’aurai le nécessaire derrière la cravate pour réussir une fois rendu au 10 septembre. L’important est de maximiser mes petites semaines avec des entraînements clefs et du repos pour arriver frais et dispo sur la semaine suivante qui est souvent bien planifiée, et aussi bien chargée. Vous allez voir, ça marche pas tout le temps…

Donc, après une blessure et 2 blocs, où j’en suis ? 1000km de course et 20 000m D+. Est-ce suffisant ? Pour le moment, je pense que oui. Limite ? Sans doute. J’aurais aimé avoir plus de distance surtout. Mais bon, c’est de même. J’avais hâte de voir où j’en serais après cette portion « printanière » ? J’ai pas nécessairement d’objectif, je sais que je fais déjà pas mal le maximum que je peux pour croiser ce fil d’arrivée, qui sera là, à 125km devant moi.

Qui dit D+, dit centre de ski. Une grande majorité des trailers le diront, c’est un classique. Souvent en tout cas. J’en ai un près de chez moi, à 5 minutes en auto. Le centre de ski Le Relais au Lac-Beauport. Pas très gros, mais juste assez. 200m D+ la montée. Ça reste une façon directe de prendre du dénivelé. On va se dire les vraies affaires; c’est pas une partie de plaisir. Je peux pas dire que j’ai du fun, à monter ça, au jogging lent, car c’est de la souffrance pure. C’est pas autre chose. En fait oui, c’est autre chose; c’est un investissement que je fais quand je monte la familiale et que je descends la Gaby-Pleau. Ces montées me permettent aussi de descendre évidemment; car tous savent que ce sont elles qui peuvent vous faire le plus souffrir après 10, 12, 15 heures de course. On sera toujours en mesure de grimper, ces faux-plats, ces butons, ces bosses, ces côtes, parfois longues, un pas à la fois s’il le faut, lentement mais surement. Par contre, les descentes peuvent devenir infernales à supporter si on est mal préparé. Elles peuvent même vous faire abandonnées. Oui, les montées, mais tout aussi important, voir plus, les descentes. Un investissement qui rapporte gros.

Mis à part la forêt et le D+, j’ai aussi fait un gros focus sur ma foulée, en sentier spécialement. De plus en plus je cherche la plus économe. Vous allez me dire : « ben voyons Seb, tu as pas pensé à ça avant ? Me semble que c’est la base ». Tout à fait… mais ça n’est pas aussi limpide que ça pourrait l’être. J’avais pas une mauvaise foulée en soit. Mais j’ai raccourci de quelques centimètres et ça change beaucoup la donne. Spécialement en forêt. Je me sens plus confortable et aussi une net amélioration sur la fréquence de cognage d’orteil. Et dans mon cas, depuis un contact majeur à l’automne 2016, c’est le nerf de la guerre. Ça change une sortie du tout au tout.

Depuis la mi mars que je navigue entre approximativement 110 & 120 km de course pour mes grosses semaines. Parfois plus. Toutefois, j’ai dernièrement commencé des plus longues en forêt (40 et plus). Je dois donc prévoir un temps de repos avant et une période de récupération adéquate après pour éviter les blessures et ne pas sombrer dans le sur entraînement qui peut être très surnois. On le voit pas, et on le sent pas arriver. Et en toute franchise, j’ai le frôlé dans les derniers jours de juin. J’ai pris les bouchées doubles lors des 2 derniers mois, sans vraiment m’arrêter. J’ai entre autre jamais vraiment pris le temps de récupérer de mes longues. Ça m’a finalement rattrapé. Après discussion j’ai compris que je devais prendre un pas de recul. Quand on est dedans, c’est difficile de savoir si on en fait trop. Quand on se prépare pour faire face à ce monstre qu’est UTHC-125 je me dis que je pourrai jamais en faire trop si je veux être prêt.

Je réalise, avec mes longues et taxantes sorties de plusieurs heures, que ça prend une bonne planification afin de franchir le cap des 100 km par semaine. Et aussi de trouver l’équilibre entre entraînement et repos pour finalement être en mesure de courir toutes ces heures sans pour autant être au bout du rouleau une fois terminé. De sentir que je pourrais en faire plus, de me lever le jour suivant et de continuer. Pour y arriver, je suis en mode « cross-training » !! Je continue donc de m’entraîner tout en donnant un pause de course à mon vieux corps qui prend de l’âge… Ça ne peut qu’être bénéfique !!

Le sentier des caps devait conclure ma « session » de printemps, mon 3e bloc. Devait oui, mais un contre temps professionnel important pour mon « partner » de toujours est venu « hijacker » notre plan. On est passé au plant B. Mais la vie fait bien les choses… Sans le savoir, au moment du départ du plan B, j’étais pas là du tout. J’ai vite compris !! Mentalement absent et physiquement épuisé.  Le plan B consistait d’aller sur notre terrain de jeu, ici, au Lac-Beauport, où si ça va pas, on est à quelques minutes d’une route. Ça faisait longtemps que j’avais pas courru ces sentiers. Le nouveau 30km de la clinique du coureur est costaud. Pour ma part, comme je disais, j’étais pas là, même pas proche; tout a déraillé au km 22 environ… Ça été une lente agonie pour rejoindre mon auto. 

Malgré tout, je pense que j’ai atteint, voir dépassé, tous mes objectifs lors de cet avant-dernier bloc. Je suis vraiment content d’où je suis rendu. Selon l’horaire établi, j’avais un seul 50+ en sentier de fait (le sentier des caps). Aujourd’hui j’ai 1x fois 45 & 1x 60 de fait. Tous les voyants sont au vert. Je suis pas une gazelle, ni un marchand vitesse; je suis plus comme un bon vieux diesel. De toute façon je fais ça pour me dépasser et me réaliser. Pas pour me pousser à bout ou reluquer une position quelconque.

Point de vue stats, pour donner un ordre de grandeur. Depuis le 1er janvier j’en suis maintenant à 1500km de course et j’arrive à 40 000m D+. En un seul bloc, j’ai doublé mon D+, c’était mon focus. Et mes longues en forêt. Est-ce que c’est beaucoup, suffisant ??? J’en ai pas la moindre idée. Mais ce que je sais par contre c’est que c’est pas mal le maximum que j’ai pu faire jusqu’à maintenant considérant mes priorités et mon horaire. Et comme j’ai déjà dit, des stats c’est super relatif. Pour certain ce sera très peu et pour d’autre j’aurai l’air d’un athlète. Pour moi, je me situe entre les 2. Un gars en forme qui s’amuse en forêt, et qui prend le temps d’avoir ses 5 à 7 avec sa blonde les fins de semaine, de prendre une bonne bouteille de vin les vendredi et samedis, qui va déplacer voir annuler un training si finalement ça entre pu dans l’horaire. Parce qu’il n’y a pas seulement la course. Loin de là. 

Pour la suite, et pour mon dernier bloc estival, j’ai 1 autre longue de 60-70 et 1 grosse semaine de D+ à l’horaire. Je sais pas si je réussirai, mais je vise une semaine de 5000m D+. Je vais avoir besoin du MSA pour ça… Je vais conclure ma préparation avec une journée dans la région de Charlevoix pour faire les 5 sommets dans la même journée; version personnalisée et améliorée toutefois. On a pris de l’expérience l’année dernière. Avec cette sortie je mélange D+, distance et temps d’effort. C’est parfait. Pour le reste, je vais chercher à continuer de jouer en forêt, de pas lacher la route pour autant et accumuler mon 110 bornes ish; « par semaine sur 2 ». L’autre semaine, je continue mes « rep » au relais et avec de la route. C’est le plan. Je saurai bientôt s’il est plausible…

Bon été !! Seb

Pour lire la prémisse et les chapitres précédents :

  1. En route vers UTHC 125 – Prémisse : Présentation et introduction
  2. En route vers UTHC 125 – Chapitre #1 : Le plan
  3. En route vers UTHC 125 – Chapitre #2 : La progression
  4. En route vers UTHC 125 – Chapitre #3 : Le volume