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La fois où j’ai donné mes conseils de #RunCommute

Ah le #RunCommute.

Déplacements actifs, comme on devrait dire dans la langue de Molière.

Bref, le fait de courir pour se rendre au boulot.

J’suis un adepte. Je le fais deux fois par jour. Cinq jours par semaine. Et ça a changé ma vie.

Flashback au moment où je me suis mis à faire des compétitions d’endurance. Je savais que l’une des clés de l’entraînement, c’était le volume hebdomadaire. À l’époque, je faisais entre 40 et 50 km par semaine. C’était bon. C’était suffisant pour le type de course que je faisais.

Mais j’avais des idées de grandeur : j’avais l’ultramarathon dans la tête. Et je savais que je devais augmenter mon volume. 60 km. 70 km. puis 80. Et toujours plus. La motivation était là. Mais je me demandais franchement où j’allais trouver le temps de courir davantage. Je regardais mon agenda et je cherchais où j’allais ajouter la course supplémentaire. J’ai la fâcheuse habitude d’être impliqué dans 50 projets différents et j’aime ça.

Je ne vais pas m’empêcher de démarrer des projets et de voir mes amis pour courir davantage. Puis, j’ai regardé mon agenda à nouveau. Et j’ai réalisé tout le temps que je passais à me rendre au boulot. Et celui passé à en revenir. Dix minutes de voiture jusqu’à un parc-o-bus, puis 35 minutes dans l’autobus. 45minutes le matin. 45 minutes le soir. 90 minutes passées assis, à écouter des balados. À lire. À scroller Instagram. À ne pas courir. J’suis pas un génie des mathématiques, mais 90 minutes, c’est le temps que ça me prendrait pour courir 20 km. Tous les jours. Et j’imaginais le temps que j’allais gagner AILLEURS dans ma semaine, n’ayant pas besoin de courir puisque j’avais rentabilisé mon temps de déplacement.

Bref, j’ai changé de moyen de transport, j’ai économisé sur la passe d’autobus, j’ai laissé ma voiture à la maison et je me suis mis à courir. J’ai déménagé plus près de mon boulot depuis, mais je n’ai rien changé. Je m’amuse à allonger les distances et à essayer de nouveaux parcours toutes les semaines. J’intègre des intervalles, des entraînements d’escaliers et de dénivelé urbain à mon transport actif.

Je me fais une bonne base de volume kilométrique du lundi au vendredi, puis je vais m’amuser dans les montagnes la fin de semaine. Cette méthode d’entraînement a très bien fonctionné pour moi cette année, alors que je me suis senti prêt pour chacun des six ultras de ma saison. J’ai réussi à augmenter mon volume considérablement, sans avoir l’impression d’empiéter sur le temps consacré à mon boulot, mes projets, mes amis et ma famille. QUE. DES. AVANTAGES. Et quand l’hiver arrive, les rues deviennent des trails et l’entraînement est encore plus efficace.

Depuis que je commute, j’ai expérimenté. J’ai fait des tests. J’ai fait des erreurs. Et j’ai appris. Et maintenant, mon #RunCommute se fait comme un charme. Je vous fais profiter de mes tests et de mes erreurs : je vous donne mes neuf conseils de déplacement actif.

1. Le secret est dans le sac

C’est DÉFINITIVEMENT la pièce d’équipement la plus importante pour un #RunCommute efficace. J’ai testé quelques sacs et personnellement, rien ne bat le Salomon Trailblazer 20. Assez gros pour y mettre mon lunch, mes vêtements de la journée et même mon ordinateur. Assez petit pour être léger et peu encombrant. J’ai des amis coureurs qui se plaignent lorsqu’ils doivent mettre une veste d’hydratation pour une longue course. On va se le dire, quand tu cours cinq jours par semaine avec un sac, la veste d’hydratation est une délivrance.

2. Courir minimaliste

Je ne parle pas d’espadrilles minimalistes. Ça, c’est un débat sur lequel je n’ose pas m’aventurer. Je parle du minimalisme au sens large. Courir léger. Avec le moins d’équipement possible. Quand on commute deux fois par jour, cinq jours par semaine, chaque petit détail compte. Le poids supplémentaire du sac est considérable :  alors il faut couper ailleurs. La même règle s’applique lors d’un ultra. Avec le matériel nécessaire (et souvent obligatoire), il faut prévoir qu’on devra traîner tout ce poids pendant des kilomètres. Ah! et courir léger jusqu’au boulot veut aussi dire avoir moins de stock à faire sécher pendant la journée. QUE. DES. AVANTAGES.

3. Ne JAMAIS changer ses plans

Ok on s’entend, y’a des exceptions. Une gastro est une bonne raison de ne pas se rendre au travail en courant, ou se rendre au travail, point final. Mais, il ne faut jamais laisser la météo dicter nos plans. On court des ultramarathons dans le fin fond des bois. Pendant une course, on se met dans des conditions extrêmes. L’hiver au Québec, c’est un terrain de jeu de conditions extrêmes. Je suis convaincu que le fait de courir quotidiennement en hiver, peu importe l’humeur de dame nature, prépare pour les conditions de n’importe quel ultra. Pis on va se le dire, une barbe glacée après une course à -30, ça fait son effet au bureau.

4. Porter des voyants lumineux

Quand novembre arrive et que 16 h ressemble à 23 h, il est impératif de se faire voir. Je ne vous énumérerai pas les multiples solutions, mais rendez-vous dans votre magasin de course préféré et achetez de quoi flasher. Et je ne parle pas de lamagnifique-nouvelle-casquette-verte-lime-avec-la-palette-qui-se-vire-de-l’autre-bord. Je parle de flasher avec des voyants lumineux.

5. S’installer une zone de séchage au bureau

Personnellement, c’est sous mon bureau. J’ai récupéré un vieux rack à chaussures en bois et j’y étends mes vêtements. Ce conseil dépend de votre niveau de sudation. Et de l’odeur qui émane de cette dite sudation. Dans mon cas, ça va. Ça sèche pendant le jour et je sonde mes collègues une fois de temps à temps pour m’assurer que la seule odeur qui émane de mon bureau est celle du café que je bois en trop grande quantité.

6. Planifier, planifier et planifier

Surtout au début, quand on commence à utiliser ce moyen de transport. Y’a une petite logistique à mettre en place. La gestion des vêtements de la journée, du lunch, de la serviette de douche, de l’ordinateur portable, etc. On apprend de nos erreurs. Depuis la fois où j’ai oublié ma serviette et que j’ai dû me sécher le corps au grand complet avec un buff, je vous jure que ça ne m’est jamais ré-arrivé. Chaque personne a une routine différente alors ça ne sert à rien que je vous partage ma logistique personnelle. Avec un brin de créativité, il y a des solutions pour tout le monde.

7. Laisser un vrai manteau au travail

Si l’on revient à mon conseil #2, je parle de courir léger. Même en hiver, quand on court, on a chaud. Nul besoin d’autant de couches de linge que lorsqu’on marche. Même dans les grands froids, il faut s’habiller comme s’il faisait 10 ou 15 degrés de plus. Ça pique un peu au début, mais après quelques minutes, c’est vite oublié. PAR CONTRE, certains métiers demandent de sortir du bureau pour des rencontres : ou bien on va dîner à l’extérieur avec des collègues ou des clients. En hiver, votre windbreaker légèrement doublé fait peut-être la job en courant, mais pas en marchant. Gardez donc un manteau chaud au travail. Vous comprendrez à la spécificité de ce conseil qu’il part d’un fait vécu…

8. Les bas

Le soir venu, je ne vois pas d’inconvénient à remettre mon linge de course du matin qui a séché dans la journée. C’est pas IDÉAL, mais normalement, vous retournez chez vous. Donc ça se tolère. Mais, traînez-vous donc une deuxième paire de bas. Ça ne prend pas de place, et ça peut faire une différence. En hiver ou lors d’une pluie intense, certaines espadrilles n’auront pas le temps de sécher dans la journée. Vous serez heureux de commencer votre deuxième course de la journée avec les pieds (un peu) au sec.

9. Repos et rouleau

Le bi-entraînement, c’est super efficace pour le gain de volume kilométrique. Ça permet de faire plus de kilomètres par jour, sans avoir l’impression de ne faire que de longues sorties. Par contre, c’est plus dur sur la récupération. La clé est d’écouter les signes de son corps et de ne pas hésiter à prendre quelques jours de break. Personnellement, je ne pourrais me passer de mon rouleau. Mes jambes me remercient.

Voilà, ce sont mes neuf conseils.

Il n’y a rien de scientifique là-dedans; ce ne sont que les observations d’un coureur utilitaire qui a pris de l’expérience en la matière, à force de commettre de petites erreurs. C’est personnel et ça s’applique à MON quotidien. Mais, je me dis que ça peut vous donner quelques trucs si vous songez à vous y mettre sérieusement.

Je comprends aussi que l’aspect « douche » peut compromettre votre projet de #RunCommute…Merci à mon employeur qui nous fournit le tout! Mais, il y a d’autres moyens. Dieu sait que des lingettes de bébé, une débarbouillette, du savon et du déo peuvent faire des miracles. Et pour vous, mesdames (et messieurs!) qui ont les cheveux longs… je suis désolé, je n’ai pas de solution. J’ai pas un poil sur la tête, j’ai aucune idée de comment vous aider…