Ça y est, la démarche mentale qui me mènera vers UTHC 125 km dans un peu moins de 11 mois maintenant est achevée. Sans même l’avoir vue venir… Me reste plus que la préparation physique. C’est évidemment cette portion qui demande structure, planification, discipline et organisation. Mais c’est en contre partie aussi la portion la plus facile dans l’atteinte de mon objectif. Si la tête n’y est pas, c’est d’avance peine perdue. Je devais attendre ce moment, j’y suis.
Ça fait déjà plusieurs années que j’attends que les astres soient alignées afin de franchir le cap des 100 km en trail. Mais ce n’est pas quelque chose que l’on force ou provoque. C’est quelque chose qui se fait un peu tout seul, suite à des expériences et des accumulations. Tout d’un coup, j’y crois, je sens que je peux vraiment réussir. Je vais réussir.
Je ne sais pas exactement qu’est-ce qui a achevé le processus mental auquel je fais référence mais tout a déboulé après notre Défi des 5 Sommets dans la même journée. Et quelle journée !!
Le but de ce texte et surtout des suivants est tout simplement pour démocratiser la longue distance. Dire que ce ne sont pas seulement les athlètes de haut niveau qui y parviennent, car j’en suis pas un. Je suis un père de famille avec 2 jeunes enfants (niveau primaire) en garde partagée, j’ai une vie de couple, j’ai ma carrière professionnelle, j’ai une vie sociale; un peu comme la majorité de vous en fait. Je m’entraîne pas 10, voir 15 heures par semaines de façon régulière. En gros, je mets du temps et du volume une semaine sur 2. L’autre, quand je suis avec mes 2 petits mousses, je cible des entraînements clés. Mais au maximum, je fais 4h ou environ 40km pour la semaine. Aussi, pas question de manquer un 5 à 7 ou de pas sortir une bonne bouteille du cellier et déguster ça avec mon amoureuse. « Oh que nooo » !! Bref, ce que je veux dire c’est que tout est une question d’équilibre. J’ai ma vie familiale, ma vie de couple, ma vie professionnelle, ma vie sociale et ma préparation. Parfois j’arrive à avoir la préparation et la vie de couple ensemble, ou la préparation et la vie sociale. C’est sur que c’est le fun !!! Mais en gros il s’agit simplement de mettre les priorités aux bonnes places aux bons moments et tout devient possible sans mettre de côté quoi ou qui que ce soit. Tout en gardant en tête que je fais ça pour le plaisir et non pour gagner. J’ai donc des objectifs, mais ça reste quelque chose d’amateur. Les prétendans à la victoire, au podium, au top 10, peuvent dormir en paix, je ne viendrai pas chambouler la hierarchie québecoise du trail running !! Je vais continuer de les admirer.
lI s’agit ici du premier de la série, la présentation et l’introduction. Les suites seront décomposées en partie #1, partie #2, etc, que je ferai au fil des semaines et qui nous mèneront à la course le 10 septembre prochain. Je veux partager mon expérience et comment je m’y prends. Ce n’est rien de compliqué. C’est ma méthode. Probablement pas la meilleure, mais pour moi elle est parfaite. Et selon mon bagage sportif elle fonctionne. Et si ça peut aider une seule personne à se prendre en charge et venir faire une course, quelque soit la distance, ou bien à une autre personne de viser une distance qu’elle pensait inaccessible; ben ça serait vraiment hot !! La recette est simple : ça prend beaucoup de vouloir, c’est le principal ingrédient. Ensuite de la discipline, ne soyez pas chiche. Un soupçon d’organisation et de structure. Ajoutez une pincée de planification et mélanger le tout. Ça aura parfois un goût de chiotte mais la récompense sera grande.
Comment j’ai fait pour en arriver là ? C’est quoi mon bagage ? Les longues distances m’ont toujours attirées. Je suis à l’aise dans l’eau, je suis très confortable sur mon vélo et je suis capable de courir alors j’ai fait mon premier demi Ironman (70.3) en 2012. Et déjà j’avais en moi la distance complète qui m’appelait. C’est de même et c’est là que j’ai appris la fameux processus mental. C’est après quelques autres 70.3 et un marathon que je me suis senti prêt mentalement à faire la distance complète et officielle (140.6) en 2015. J’ai ensuite plongé en trail running l’année suivante qui s’est conclue avec UTHC 80. J’ai depuis refait d’autres 70.3, marathon. 66 au Grand-Duc. Le sentier des caps bout en bout. Et plus récemment les Défi des 5 Sommets dans la même journée.
À travers tout ça j’ai mon complice de longue date qui me soutient, qui me pousse, qui m’encourage, qui me dit que mes plans sont pas toujours géniaux, et je dois avouer qu’il a parfois raison; et qui est en grande grande forme 12 mois par année. Quand je veux être devant lui je lui demande s’il veut venir nager… Nos réalités sont bien différentes mais si je veux le suivre un minimum lors de nos sorties, je dois continuer et persévérer. C’est une motivation pour moi. Merci d’être là mon chum !!!
Mais de tout ça, ce qui a rendu possible de mettre en route mon plan ultime ça été de commencer à courir pour aller travailler. 7.5km par segment. 15km par jour. Pourquoi ? Parce que ça me permet de m’entraîner à tous les jours sans mettre de côté ma vie personnelle (couple, famille, sociale, etc). Oui je pourrais le faire le soir ce 15km, mais 4, voir 5 soirs… Nope !! Je devrais mettre de côté des aspects de ma vie que je ne veux pas. Je préfère de loin me lever tôt et une fois rendu à 18h j’ai toute ma soirée avec ma préparation quotidienne derrière la cravate.
Donc, fin octobre. Je sors de blessures de fin de saison. Ce sera un retour dans mes running en mode fractionné. Je commence ma préparation. Dans un peu moins de 11 mois je devrai être prêt, physiquement; mentalement je le suis déjà. Je vais retrouver mon rythme tranquillement. Amener mon corps à prendre le volume que je veux y mettre et rester en santé; évidemment c’est une des clefs. Je suis une personne étape par étape… Du moins dans ma préparation. Je serai prêt !!
Sébastien, mi quarantaine. J’espère que vous aimerez la série. À suivre…