in

Cinq raisons pour faire une course de trail en 2020

Comme plusieurs coureurs, j’ai un rapport parfois complexe avec la course de trail. En fait, c’est à la fois une passion, mais aussi, à l’occasion, c’est la chose que j’haïs le plus au monde. Pendant quelques instants. Mais, avec un peu de recul, je dois accepter le fait que, si je m’accroche à ce type de course, c’est que j’aime ça, au moins un peu.

Cela  permet d’être seul

On n’a plus l’habitude de se sentir seul, en ligne, en lien, avec les autres pour de vrai, ou de façon virtuelle, l’autre est toujours là.

Toutefois, lors d’une course, dans la noirceur, face à un défi qui peut être impressionnant, cela arrive qu’il n’y ait que nous.

Nous, le sentier, la montagne et pas grand-chose d’autre. Pas vraiment moyen de fuir. Aussi bien s’assumer et se regarder un peu afin de puiser les ressources nécessaires.

En trail, le point d’arrivée, c’est parfois un peu nous.

Cela permet d’être avec les autres

C’est le grand paradoxe de la course de trail, comment peut-on parfois se sentir si profondément seul, et l’instant d’après se sentir en lien total avec les autres?

Devant l’effort, devant les défis, quand nous avons l’impression que nous n’y arriverons pas, il y a parfois les autres qui nous permettent de s’accrocher. Cela peut être des amis d’entraînement que l’on a côtoyés pendant de nombreuses heures, mais aussi parfois ce sont des personnes qui étaient de pures inconnues il y a quelques minutes, et que nous avons subitement l’impression que ce sont les seules personnes au monde à vraiment comprendre ce que l’on ressent.

Le trail, c’est une communauté.

Cela m’aide à vaincre mes peurs

Nous sommes tous nés avec une ou plusieurs peurs plus ou moins grandes. Pour ma part, j’étais plutôt bien outillé de ce côté, j’étais et je suis un pas pire peureux.

Et comme je suis un gars de la ville, me retrouver seul dans le bois, dans le noir, sans point de repère, c’est déroutant pas à peu près. Mais bon, j’y fais face, en étant sur mes gardes au début et en devenant de plus en plus confiant.

Bien sûr il y a quelques mésaventures qui ravivent parfois les peurs, une chute, un imprévu, mais on y survit, et on a un peu moins peur par la suite.

Le trail, c’est parfois apprendre à être un petit peu plus courageux.

Pour l’aventure

En trail, le parcours que l’on fait comme personne est souvent pas mal plus tortueux que le sentier que l’on suit. À chaque course, la seule assurance que l’on a  c’est que l’on va vivre la totale du côté des émotions.

Dans notre tête, cela se bouscule : « Oh je n’y arriverai pas; ah oui, ca va être possible; ça va mieux ça va mieux; shit, c’est décourageant, une côte comme ça, c’est malade, cela devrait être interdit de mettre cela sur un parcours; oh bon, ce n’est pas si pire; je suis au bout, au bout; il faut croire qu’il me restait un petit peu d’énergie quelque-part; ah bon, c’était agréable finalement! »

Pour un moment, pour une image

On part, on court, on se concentre et pouf!, cela arrive tout à coup et on est secoué par la beauté de ce que l’on voit.

Prendre le départ d’un trail, c’est assurément vivre au moins un de ces moments magiques. Des images et des moments que j’ai glanés au cours des derniers mois : des centaines de coureurs à la frontale au milieu de la nuit, le lever de soleil sur le mont Morios, le fleuve à l’horizon, l’accolade de gens chers à l’arrivée.

Le trail, c’est parfois une seule image, un seul moment… mais il reste longtemps, longtemps.

J’ai hâte de faire du trail en 2020.