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« Ça va bien aller… si on cesse de faire comme avant »

La pandémie actuelle chamboule nos vies, mais plus précisément nos habitudes de vie. Nous sommes contraint-e-s à rester (plus souvent) entre les quatre murs de nos appartements, de nos maisons, de nos résidences. Toutefois, qui dit menace (ou pandémie), dit opportunité.

Ainsi, c’est l’opportunité pour se planter, se poser, et du fait, pour se poser des questions. Du genre. Est-ce que je voyage trop (particulièrement en avion)? Est-ce que je travaille trop? Est-ce que je devrais appeler mes parents plus souvent? Est-ce que je devrais acheter le dernier téléphone intelligent avec huit lentilles? Ces questionnements tournent principalement autour d’un thème, l’abondance. Dans cette optique, avons-nous toujours besoin d’aller (plus) loin, d’aller (plus) haut et d’aller (plus) vite? Voici des pistes de réflexion.

Devise olympique :  "Citius, Altius, Fortius" (« plus vite, plus haut, plus fort »). Source Image : https://cnosf.franceolympique.com/cnosf/actus/4933-la-devise-olympique.html

D’une part, je pense qu’il est nécessaire de se fixer des objectifs. Et donc, je dirais qu’il est, dans une certaine mesure, nécessaire, voire même vital, d’être ambitieux-euse. Que serions-nous sans objectifs, sans ambition? Il est difficile de se l’imaginer. Mais quelle est la limite de ses défis, de ses ambitions? Y a-t-il une limite? Devrait-il y avoir une limite? Vous me direz peut-être qu’il n’y a justement pas de limite. Mais soyons honnêtes, pouvons-nous, tous et toutes, nous permettre de continuer à vivre comme nous  le faisons (ou comme nous le faisions)? Y a-t-il des personnes qui méritent plus que d’autres de profiter de ses biens? Est-ce que ceux et celles qui sont privilégié-e-s par nature (sans enlever de mérite à leur acharnement) sont les élu-e-s? Est-ce que l’oracle les aurait choisi-e-s?

D’autre part, je pense qu’il faut, au sein de cet élan d’ambition, se positionner quant à nos habitudes de vie. Quelle est la portée (les conséquences) de mes actions? Est-ce que la Planète pourrait supporter le poids de mes actions si tout le monde faisait comme moi? Est-ce que l’artiste et son art sont indissociables? Puis, en tant qu’artiste ou sportif et sportive. Est-il légitime de voyager pour le sport? Est-il plus légitime de voyager pour le sport que pour d’autres raisons (tourisme, affaires, simple plaisir, etc.)? Est-il possible de limiter ses déplacements ou d’opter pour d’autres moyens de transport? Est-il possible de faire ici, ce qu’on veut faire ailleurs? Est-ce que mes valeurs et mes actions sont en accord?

Réflectif

Pour ces raisons, ces questionnements, quant à moi, le sport peut être en ce sens inhibiteur de sens, mais il peut également (et ne l’oublions pas) être catalyseur de sens. Depuis quelques années (et c’est encore plus vrai ces jours-ci), une de mes règles principales est : il faut sortir (à l’extérieur) au moins une fois par jour. Marcher, courir, bouger (chacun-e à son rythme). C’est nécessaire. On peut se dire, d’une manière très détaillée scientifique, que c’est dû à la dopamine qui est libérée et que… Mais d’une manière plus rudimentaire, plus élémentaire, on peut se fier à notre expérience. Comment nous sentons-nous après avoir bougé?  C’est quelque chose d’encré en nous et la bipédie nous sert, entre autres, à bouger. Donc, bougeons!

Cross-Country provincial 2020 (sur les plaines d'Abraham)
http://Louis%20Charland%20(Rouge%20et%20Or)

Enfin, dans cette quête de vérité, appuyons-nous, les un-e-s et les autres. Inutile de pointer du doigt les pratiques ou les habitudes de vie de ceux et celles qui nous entourent. C’est plutôt un travail d’introspection qu’il faut privilégier, c’est-à-dire MOI, en tant qu’individu, est-ce que… (mille questions). En résumé, la pandémie est une opportunité de se poser ce type de questions. Toutefois l’important, n’est pas tant de « trouver » des réponses, mais bien d’y penser, d’y réfléchir, d’y trouver son sens et ultimement de s’en parler.