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Dernier trail de l’année : ça avait si mal commencé pourtant

Dernier trail de l’année, ma course préférée, celle qui se déroule au parc national du Bic. Un beau 10 km de bonheur avec les couleurs de l’automne sous un soleil magnifique et une température idéale. Peut-être parce que c’était la dernière de la saison que j’ai laissé tomber la garde.

Je découvre, au matin, que je n’ai pas de banane chez moi pour mon petit déjeuner. Quoi? Mais ça prend une banane le matin d’une course! Mais bon, je vais manger autre chose, mais ce n’est jamais une bonne idée de faire des tests le matin d’une compétition…

J’opte pour un bagel et un jus d’orange. Une fois le déjeuner avalé, je me prépare à partir. Le Bic est à 20 minutes de chez moi, je pars à 9 h pour une course qui débute à 10 h. J’ai en masse le temps que je me dis, confiante.

En cours de route, je réalise que j’ai oublié de prendre mon shooter aux betteraves, qui est supposé faire des miracles sur ma performance. Là, je commence à capoter. Je ne suis pas une fille superstitieuse dans la vie, moi marcher sous une échelle ou ouvrir un parapluie dans la maison, je m’en sacre mais la journée d’une course, je passe à un niveau supérieure : pas de banane ni de shooter de betterave, je cours à la catastrophe, c’est le cas de le dire.

J’essaie de me raisonner dans la voiture. Je finis par arriver au parc du Bic mais il y a foule, genre 470 coureurs. Je finis par me trouver un stationnement beaucoup trop loin, marche 10 minutes pour me rendre au point de départ, un autre 15 minutes d’attente pour faire un pipi et hop, le temps d’enlever mon manteau, c’est déjà l’heure du départ

Même pas eu le temps de faire mon réchauffement, que je dis tout haut. Une fille qui était aussi dans la file d’attente pour le pipi me regarde et me dit : «Ouin, pas de préliminaires.» Vraiment, quel début de journée, pas hâte de voir ma  course.

Je pars parmi les dernières, je ne cours pas vite mais tranquillement, je rattrape des coureurs. Dans la première montée, les gens se mettent à marcher mais moi, je me sens en pleine forme mais je n’ose pas courir, de peur de partir trop vite et me faire rattraper par la suite. Je reste derrière mais à un moment donné, je décide de dépasser tout ce beau monde-là.

Au diable les grands principes de course, je joue le tout pour le tout, sans ma banane et mes betteraves. Je dépasse passablement de monde, ce qui ne m’arrive jamais et là, je me crinque pas mal, toute seule dans ma belle forêt. En plus, je suis orgueilleuse alors pas question de me faire dépasser. J’enfile des jujubes, question de me donner de l’énergie et je fonce vers la ligne d’arrivée, en dépassant encore des coureurs. Une crampe a voulu bien s’inviter durant la course mais je ne lui ai pas laissé le temps de s’installer. Finalement, j’ai amélioré mon temps de 10 minutes par rapport aux années précédentes. Pas besoin de bananes pour faire une bonne performance. Et le plus drôle dans cette course, c’est que mon chandail était de la même couleur que les drapeaux. Vraiment, ma saison s’est terminée sur une belle note.