Cette belle aventure a commencé à l’été 2018 lorsque ma belle amie Manon m’a initiée au trail. Pas n’importe lequel ni le plus facile, le 21 kilomètres du Massif du sud. Que de plaisir j’ai eu à gambader et vagabonder à travers les sentiers, tout en trottinant à travers les éoliennes. Wow !, je me sentais bien et je venais de tomber en amour avec ce sport.
En octore 2018, j’explore une autre aventure en complétant le marathon de Québec. Mais, cela me confirme que la course sur route est loin de me procurer le bien être de ce que j’ai pu ressentir avec la course en trail.
En juillet 2019, je me retrouve à prendre part à mon tout premier 52 kilomètres au QMT 2019. N’ayant dormi que peu, je prends le bus qui me conduit à mon départ. Dans l’autobus, ça bourdonne de tous les bords. On entend des commentaires sur le sentier Mistashibo qui est très technique et difficile. Certains parlent de la fameuse Crête et restriction du temps du cute-off. Dans ma tête, tout se passe vite, Mistashibo, Crête ne cessent de retentir. Ça ne sera pas facile, je le sais.
Puis, vient le départ. Je trouve les premiers kilomètres difficiles mais je trouve mon débit que je réussis à bien gérer malgré l’intensité de l’humidité qui sévit sur nous. Au premier ravito, je découvre que des sourires et des bénévoles heureux d’être présents pour nous encourager. La bouffe est super. Je rempli et repart sans oublier de remercier les bénévoles.
Je suis contente, une heure d’avance sur le premier cut-off. Je me sens bien. Je suis dans mon élément. Que dire des vues époustouflantes avec les ponts suspendus qui nous en donnent plein la vue. Je maintiens le rythme jusqu’au ravito 2. Je change mes bas, je remplis, profite un peu pour manger, je prends mes bâtons et c’est reparti. Je me rends compte que j’ai perdu de la vitesse: j’en suis qu’à 35 minutes d’avance sur le cut-off.
Oh là là, la Crête! Elle est là toute imposante! Je fonce et prends un bon rythme sans me rendre compte que je suis dans les nuages. Quelle vue splendide avec le soleil! Ouf, il fait chaud ! Au Ravito 3, on me dit que je ne peux pas m’arrêter car je suis sur le cut-off. Je remplis vite mes bouteilles et pas une minute à perdre, je repars. Ce qui me faisait peur est maintenant derrière moi. Je n’en crois pas mes yeux. J’y suis parvenue!
Avec mon énergie et mon positivisme, je ne lâche pas et je reprends une belle cadence qui me mènera au Ravito 4. J’ai peine à croire que derrière moi, le premier 110 km est là : oui oui, Max Leboeuf le champion du QMT. Je suis sans mot. Je lui fais un «Hi-Five» et ça me fait l’effet d’un coup d’éclair. Je repars sans perdre une minute, car mon seul et unique but est d’atteindre le «FINISH».
Je continue ma route avec Marine, une chic fille qui me fait bien rigoler avec ses expressions françaises. Plus que 9 km avant la fin. La pluie se met de la partie et mes pieds commencent à me faire souffrir. Je sens quelques ampoules et ça frotte de plus en plus. Ça ne m’empêche pas de traverser une rivière deux fois. À cause des orages des derniers jours, l’eau est froide et le courant est très fort mais ça soulage mes pieds endoloris.
Enfin, j’aperçois au loin ma belle amie Johanne accompagnée de Brigitte qui sont là et m’attendent, depuis plus d’une heure sous la pluie. Merci à vous deux d’avoir immortalisé ce moment. J’entends le descripteur et je sens que bientôt il prononcera mon nom : Sonia Gagné dossard # 504 avec un temps de 9 h 29. Quel moment inoubliable que je veux revivre encore et encore!