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Coureur

Nom

Michelle Bousquet

Mon résumé de course et expérience

La TDS, sur la Trace des Ducs de Savoie, est la course de 123km et 7250m de dénivelé à laquelle je participais. C’est une course technique, sauvage et avec moins de ravitaillements que les autres courses d’où son niveau de difficulté élevée. Les paysages des Alpes sont spectaculaires. Ça permet d’oublier la difficulté de la course.

Au mois d’avril, j’ai dû encaisser mon premier DNF à Madère. J’ai abandonné le MIUT après 30km complètement gelée jusqu’aux os. Depuis ce DNF, je ne pouvais pas m’empêcher de penser à tous les scénarios qui pourraient mal tourner pendant la TDS. J’avais peur d’un 2ième DNF. Je me disais que s’il n’y a pas de peurs, il n’y a pas de défi.

Le départ de la TDS s’est donné à 8:00 am à Courmayeur. J’ai pris une méchante débarque au 20ième km. J’allais beaucoup trop vite dans une descente et j’ai trébuché comme une championne. Je me suis bien écorchée les mains et bien frappée un genou. Au ravito du 36ième km, le médecin m’a fait un point de suture à froid dans la main. Je ne lui ai pas montré mon genou enflé de peur qu’il m’empêche de continuer. J’ai couru les 30 km suivants gonflé sur l’adrénaline.

Nous avons eu de la pluie une bonne partie de la nuit qui explique probablement les nombreux abandons. À 5:00 am, je suis arrivée au Col du Joly. J’ai décidé de me reposer et d’attendre le lever du soleil pour me remonter le moral. Dans l’attente, j’ai refroidi. Avant de repartir, je me suis habillée avec tout le linge que je transportais. Cette pause n’a pas généré l’énergie que je cherchais. Après 86 km en 21 heures, je me suis résignée à marcher. Mes mains blessées m’empêchaient de bien pousser sur mes pôles dans les montées et mon genou m’a donné beaucoup de mal dans les descentes. Mes garçons m’avaient dit avant de partir: “j’espère que tu manques pas notre 1er semaine d’école pour rien”. Je n’avais pas le choix, il fallait que je termine.

Rendue à Chamonix, Martin Bherer, Stephane Scaglione et Alexandre Benoit m’attendaient à Chamonix pour m’aider à finir de façon solide jusqu’à la ligne d’arrivée et ils m’ont payé une bière bien méritée. Je suis très reconnaissante de cet accueil qu’ils m’ont fait. Quand j’ai complété la CCC en 2016, je me suis retrouvée seule à l’arrivée. D’avoir pu raconter ma course en sirotant une bière en compagnie de coureurs a parfaitement bouclé cet événement. J’ai terminé en 31 heures 24 minutes.

Je cours des ultras pour l’étrange désir de me sentir meilleure, forte et invincible. Quand je complète un ultra, ça me permet de vivre ma routine plus facilement. Je flotte pendant des mois. Les embûches quotidiennes seront faciles à surmonter simplement en les comparant à la folie d’un ultra. Mes repas, mes douches et mon lit seront davantage appréciés. Bref, tout sera plus vrai pendant un bon bout.

Ma devise

Work hard, Party harder, Run the hardest