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Récit d’une première course d’orientation

En juin 2012, mon amoureux et moi avons été invités par notre ami Martin Fitchie, un coureur écossais, à participer au Lowe Alpine Mountain Marathon. J’ai écrit ce petit récit au lendemain de notre aventure.

Ma partenaire de course dit qu’elle marche « comme un cowboy qui fait de l’arthrite ». Et moi j’ai passé la journée en pyjama, la simple idée d’enfiler une paire de jeans me faisant grimacer. Au lendemain du LAMM (Lowe Alpine Mountain Marathon), il ne faut pas trop en demander!

Le LAMM est une course d’orientation qui se déroule en Écosse, en terrain montagneux et sauvage. L’emplacement de la course n’est dévoilé que 36 h avant le départ et les cartes topographiques sont remises aux participants juste avant qu’ils s’élancent sur le terrain. Aucune station de ravitaillement, aucune balise. Il faut savoir manier carte et boussole, observer le terrain dans ses moindres détails et surtout, choisir le chemin le plus efficace pour se rendre à bon port. Il faut aussi savoir se gérer soi-même: manger, boire, traîner l’équipement nécessaire pour répondre aux besoin de base pendant deux jours et vivre avec les aléas de la météo écossaise, qui est absolument sans pitié. Bref, c’est une aventure digne de ce nom!

C’était une première pour Erica et moi, et nous avons formé une très bonne équipe. Nous avons réussi à prendre de bonnes décisions rapidement, sans nous obstiner, et dans la bonne humeur, malgré les difficultés. Je saurai vers qui me tourner la prochaine fois que j’aurai besoin d’une coéquipière.

La première journée a été longue et exigeante: 19 kilomètres et 1500 mètres de dénivelé en dix heures, ce qui a semblé durer une éternité. L’orientation dans cet immense terrain de jeu s’est relativement bien passée, mais physiquement, on a donné tout ce qu’on avait. Ce n’est pas tant la distance que le dénivelé cumulatif qui nous a minées. Il y a eu plusieurs épisodes de crampes aux mollets dans les montées abruptes que nous avons choisies dans l’objectif d’aller droit au but. Mais le chemin le plus court n’est pas nécessairement le plus facile et parfois, il vaut mieux parcourir une plus grande distance en échange d’une montée plus graduelle. Leçon apprise!

Le lendemain, il nous restait encore 17 kilomètres et 1000 mètres de dénivelé à faire et nous étions moins efficaces que la veille. Il nous a fallu plus de trois heures pour trouver la première borne et le temps nous filait entre les doigts. Vers 11 h, nous avons décidé de descendre vers la vallée du fil d’arrivée sans terminer notre parcours, et par conséquent, d’être disqualifiées. C’était notre seule option. Le seul fait de regarder les montées qui nous attendaient nous donnait envie de nous asseoir! On a passé le reste de la journée à marcher sans se presser et à contempler le paysage, qui était vraiment extraordinaire. Aucun regret.

Les organisateurs ont créé un superbe parcours dans les South Highlands, dans le secteur de Ben Cruachan, au nord-ouest de Glasgow. Une seule ombre au tableau: les moucherons. Nous sommes tous revenus avec des tonnes de petites piqûres qui nous rendent complètement fous. Le camp de la mi-parcours était infesté et on les entendait frapper nos tentes le soir comme s’il pleuvait à boire debout. Au lever et au coucher du soleil, elles s’accrochaient à la moindre petite parcelle de peau non couverte de vêtements. En juin à cette latitude, le moustiquaire de tête est un essentiel!