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Retour sur l’Ultra Traces de Guadeloupe

Je recommande cette course sans la moindre hésitation, et, si j’en ai l’opportunité, je reviendrai l’année prochaine avec plaisir. J’ai adoré ne pas subir l’hiver. Avoir un objectif comme l’ultra traces de Guadeloupe motive énormément, et nous récompense par une belle semaine de soleil au milieu de l’hiver. Et que dire du cadre? La Guadeloupe est magnifique, c’est le paradis pour la plongé, le surf et tous les sports de plage. En plus, on y retrouve la gastronomie française qui fait place aux spécialités locales comme le cacao, la vanille, les langoustes, le rhum et les fruits tropicaux.

La préparation 

J’ai dû passer d’un état de récupération total à une période de compétition en sept semaines. Arriver en forme et sans se blesser, a passablement modifié ma préparation. Ce fut le gros du défi pour cet Ultra de 154 km, sur un parcours très difficile.

Par chance j’avais suivi le cours 1.7 de la Clinique du coureur, dispensé par Sébastien Cornette sur l’entraînement, dont la maxime est «Courir moins, pour courir mieux». Par conséquent, j’ai accepté de réduire mon volume de course au minimum, pour ne garder que les séances d’intervalles et spécifiques. La répartition a été d’environ 20%, course sur route, 20 % course en raquette, 60%, ski de fond, Skating, +Extra en ski alpin considéré comme longue sortie, et séances de musculation …

Les montées, très abrutes et boueuses des traces de Guadeloupe, sont très similaires à de la course en raquette. Courir dans les montées… oublie ça. Les mouvements et les sensations, que ce soit en montées ou en descentes, sont presque les mêmes. Sur cette course, où la nature en impose beaucoup, les bâtons sont essentiels.

Ma préparation en ski de fond m’a apporté une puissance dans les bras pour les montées et un gainage essentiel, à chaque instant, pour me stabiliser, ou m’équilibrer dans la boue, ou sur la racine glissante. Mentalement aussi, le ski de fond m’a fait un bien fou, en évitant de courir les pieds mouillés, au milieu des voitures et dans la slush tout l’hiver.

L’organisation

C’est une course très difficile dans l’ensemble mais qui se répartit entre des portions plutôt faciles au départ et en  fin de course, et des portions extrêmes, où, il est impossible de courir. Les paysages et l’ambiance sont magnifiques passant tour à tour de la jungle au littoral.

L’organisation a été très étonnante avec une structure digne des grandes courses de ce monde. On a pu remarquer un très gros effort dans l’entretien des Traces. Les ravitaillements sont positionnés à des endroits stratégiques. Il ne manquait de rien, et l’accueil était toujours très chaleureux. Nous avons été accueillis de la plus belle des manières. Je tire mon chapeau à José Losbar et tous les bénévoles qui ont pris soin de nous. Ils nous ont fait découvrir la Guadeloupe, le temps de cette magnifique course.

La course

Mes objectifs dans l’ordre étaient :  ne pas me blesser, prendre du plaisir, et, faire un podium.

Mathieu Blanchard nous a fait un briefing de la course, section par section, ravito par ravito, en empilant les conseils avisés les uns sur les autres. Dans ces cas-là, c’est simple : tu ouvres les oreilles et tu appliques. Ça nous a permis de compenser notre manque de connaissance du terrain, et d’avoir une bonne vision stratégique de la course.

Nous avons donc décidé de partir tranquillement et de faire la nuit à deux, avec Pierre Michel Arcand . À noter que nous ne nous connaissions pas avant la course. Puis tout au long, une complicité naturelle s’est développée pour finir comme deux amis. Il faut le dire c’est un phénomène, ce Pierre Michel… Impossible de s’ennuyer sur une course avec lui. Imaginez-vous partager 32 h avec quelqu’un, nous voir dans tous nos états en une seule journée. C’est une expérience incroyable.

Dans ces conditions très rudes, les filtres tombent assez rapidement et les discussions ne sont que plus claires et intéressantes. Bref, ce qui compte n’est pas tant la destination, mais le voyage. Et quel beau voyage que ce séjour à la Guadeloupe!

Un énorme merci à notre équipe d’assistance, Anne, Jani, Mathieu, et Nicolas, qui nous ont soutenus de A à Z, nous ont donné les infos de course et en veillant à ce que tout aille bien.