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Ronda Dels Cims : La Hardrock Andorranne

Mi-juin, je reçois un message de ma fille, cégépienne en vacances faisant une escale en Andorre : « Papa, c’est là que tu vas courir, c’est beau mais c’est à pic ». Rien pour me rassurer, mais j’ai hâte, très hâte.

J’ai entendu parler de la Ronda Dels Cims (tour des sommets en Catalan) pour la première fois en 2013. Julien Chorier venait de la remporter, la seule année où la course avait intégré le circuit mondial de Skyrunning. L’article de Talk Ultra m’avait mis l’eau à la bouche, les Pyrénées étant le lieu de mes meilleurs souvenirs de montagne.

La Ronda n’est pas un rendez-vous des gros noms de l’Ultratrail même si des athlètes comme Miguel Heras (record en 30 h 04), Émilie Lecomte, Julien Chorier, Antoine Guillon et cette année Darcy Piceu s’y sont frottés. L’organisation, Andorra Ultratrail Vallnord (AUTV), n’est pas membre de l’ITRA et ses cinq courses, du Maratò (42,5 km) à l’Eufòria (233 km) n’offrent pas de point qualificatif pour l’UTMB.

La Ronda fait pourtant partie de la courte liste des courses qualificatives pour la Hardrock 100. Parce que la Ronda c’est 170 km, 13500 m de dénivelé positif (et négatif), 2085 m d’altitude moyenne et 96% de sentiers singletrack, un 100 miles réputé comme un des plus difficiles.

Au briefing du jeudi soir, je retrouve Jean, un français établi à Montréal qui en est à sa 9e participation à l’AUTV, sa 7e Ronda. En 2015, on avait terminé ensemble le 80 km de la Chute du diable. Ce que je n’avais pas réalisé à ce moment-là c’est qu’il était le sujet d’une très belle vidéo sur la Ronda que j’avais vue quelques semaines plus tôt. C’est en la revoyant des mois plus tard que j’ai finalement cliqué (duh!). Jean est étonné que je me souvienne de lui et rigole de mon histoire. On jase un peu et on se donne rendez-vous pour le lendemain. Son seul conseil : «N’abandonne» pas quand tu arriveras à la Margineda.» (km 74)!

Vendredi 6 h, le SAS de départ s’ouvre pour la vérification du matériel. Le vieux village d’Ordino est encore tranquille mais il se réveille bien vite quand le groupe de percussionnistes andorrans se met à tambouriner et que les marionnettes géantes du roi et de la reine se promènent parmi les coureurs.

Bien calé au milieu du peloton, je fais la connaissance de John et Gina, deux américains du Texas et du Colorado. John a fini trois fois la Hardrock et comme il n’est pas entraîné ni en forme (le tabar…) il va accompagner Gina qui avait dû abandonner la Ronda au dernier ravito il y a 3 ans. Jean me rejoint et on se souhaite bonne course juste au moment où le départ est donné.

Départ Ordino

Ce qui me frappe c’est le silence. Les 10-20 premiers km d’un ultra sont en général un brouhaha de conversations entre coureurs. Ici, à part un groupe de japonais qui s’encouragent de temps à autre, c’est d’une tranquillité absolue comme si tous savaient et respectaient ce qui s’en vient. À un goulot d’étranglement à la sortie d’Ordino, Gérard, l’organisateur, est là à serrer la main à tous les coureurs qui passent, une présence discrète, mais on sent qu’il veille sur ses coureurs. Tout au long du parcours et en dehors des ravitos, il y aura des bénévoles, souvent des familles, dans les endroits les plus inimaginables, notamment aux sommets, mêmes ceux isolés et en pleine nuit. Leur seule présence nous fait sentir en sécurité.

La première journée se passe relativement bien. Les paysages sont magnifiques, les montées raides et les descentes techniques mais encore gérables. Je maintiens un rythme conservateur et je me sens assez bien. Au ravito de Coma Arcalis, ma blonde et nos deux gars sont là pour m’encourager et m’apporter du matériel afin de restocker mon sac. On se parle, je prends mon temps. Ça fait du bien de les voir. On a prévu se revoir le lendemain afin de me restocker en aliments, entre les 2 bases de vie où sont mes dropbags. Je suis en avance sur mes temps de passage mais je sais que je vais ralentir. Même si en 32 km on a déjà avalé plus de 3000 m de D+, le parcours va devenir plus difficile.

Sorteny

Deux grosses montées bien raides et deux descentes m’amènent au Pla Estany, le dernier ravito avant le Pic Comapedrosa, le point culminant d’Andorre à 2942 m. J’y retrouve John et Gina, on se verra à presque tous les ravitos et ils seront une présence positive dans ma course. Je décide de m’allonger 5 minutes afin de profiter des rayons du soleil qui commence  tomber. John me sort de ma mini sieste par un « who’s ready to go? » qui sonne mon départ.

Pla Estany

Le pic Comapedrosa, 900 m d’ascension sur 3 km dans des éboulis instables. C’est raide, c’est dur. Les regards des coureurs qui me doublent ou que je double en disent long. Les névés sont les parties les plus faciles parce qu’ils permettent des appuis relativement stables, le reste demande une attention constante et la progression se fait à allure de tortue. J’arrive en haut du pic alors que la nuit tombe juste. Je vois le soleil mourir au loin et je me dis que je suis chanceux en maudit. Un joueur de cornemuse nous accueille et un jeune bénévole scanne mon dossard (qui indique prénom et  pays d’origine). Comme il me parle en anglais, sa mère l’interrompt et me donne des instructions en français pour la descente. En repartant, je l’entends dire à son fils qui n’avait pas l’air de comprendre qu’un Canadien parle français « les Québécois sont Canadiens, comme les Catalans sont Espagnols ». Je rigole. J’arrive à comprendre le catalan à ce stade-ci de la course; faut croire que les ultras stimulent certaines parties du cerveau.

Ascension Comapedrosa

La descente est moins technique que la montée mais il faut être prudent car c’est aussi raide. C’est la seule fois où je mettrais mes crampons pour une longue descente dans un névé. Il y a eu beaucoup de neige cette année et les organisateurs recommandaient les crampons par sécurité. Beaucoup n’en n’ont pas pris et je dépasse quelques concurrents qui glissent. C’est aussi la seule fois où je rattrapais du monde en descente.

Je reste peu de temps au ravito en bas du Comapedrosa, puis deux petites montées successives nous amènent sur un plateau. On voit les pics qui nous entourent malgré la nuit. Je croise un coureur qui doit s’entraîner pleine nuit. Il m’encourage et me dit qu’il reste 5 km de descente et un 200 m de D+ juste avant le prochain ravito de Botella. C’est une descente herbeuse. J’entends des cloches et je m’attends à traverser un troupeau de vaches avant de réaliser que ce sont des chevaux. La descente me semble interminable. Je commence à fatiguer et à ne me sentir pas trop bien. Je chute une fois, deux fois, trois fois et les 200 m de D+ avant le ravito sont tellement abrupts qu’ils me découragent.

Je m’affale sur un banc devant la table de nourriture et je me prends la tête entre les mains. Les sandwichs au jambon Serrano, la soupe et le melon d’eau, ma ration de base à chaque ravito, ne me font plus envie. Je suis crevé. Au Mont Albert l’an dernier, je n’avais pas dormi pendant 48 h. En général, l’adrénaline de la course me coupe toute envie de sommeil. Là, même en arrivant une semaine avant pour m’habituer au décalage horaire, ça me rattrape. Après 20 min, assis, le regard dans le vide, je me lève pour repartir et me prends John en pleine face : « We just got up from our nap, it feels great and you look like shit! Take a nap, you’ve got plenty of time ». Ok man, whatever you say. Je me dirige vers les lits de camp et me mets une sonnerie pour 20 min, il fallait que quelqu’un me le dise.

Je parcours à peine 100 m en sortant du chalet que je fais demi-tour aussi sec. Je grelote sans contrôle. Niaiseux que je suis, j’ai oublié que mon corps arrêterait de faire de la chaleur pendant ma sieste et je suis sorti sans m’habiller en conséquence. Les bénévoles me regardent surpris rentrer à toute vitesse, me déshabiller et me rhabiller tout aussi vite. Je peux finalement repartir, je vais mieux, mais j’ai l’impression d’avoir perdu beaucoup de temps. Mon GPS s’est arrêté un peu avant la Botella, et je n’ai que ma montre pour me guider maintenant. Il me reste le Bony de la Pica à gravir, puis c’est la longue descente de 7 km vers la Margineda.

J’ai perdu trop de temps et je suis lent; c’est ce que je me répète depuis plusieurs km. À chaque fois que je pense être au sommet du Bony de la Pica, je vois une autre montée. Je fais des calculs et je suis en retard sur mes temps de passage. Je risque d’arriver à la Margineda avec un trop petit coussin sur la barrière horaire. Bref, c’est pas la fête dans la tête.

En arrivant au sommet, les bénévoles m’encouragent; une autre famille qui doit passer la nuit au sommet juste pour nous. Je les remercie et le plus jeune garçon me dit de faire attention car le début de la descente est dangereux.  Dangereux, genre ardoises coupantes plantées verticalement dans le chemin. Une chute et c’est les points de suture assurés.

Plus loin, il n’y a même plus de chemin, juste des chaines ancrées dans de la roche en dévers. Une fois le bout dangereux passé, c’est raide, technique et glissant et les concurrents de la Mític (112 km) me dépassent à pleine vitesse pour enfoncer le clou. Une descente aux enfers. C’est pas compliqué, ma Ronda est terminée.

J’ai atteins le fond. Mais dans cette descente maudite, une pensée à mon chum, parti trop tôt d’un arrêt cardiaque en mars dernier, me redonne la hargne de continuer. Peu importe si j’arrive 5 min avant la barrière horaire, je dois continuer le plus loin possible. Si on m’arrête, tant pis, mais pas question que ça vienne de moi.

Il reste environ 3 km de descente selon ce que j’ai pu comprendre d’un coureur qui me dépasse. C’est un peu plus roulant et j’accélère pour me donner le plus de temps possible avant la barrière. Il faudra faire vite à la base de vie et je passe en revue la séquence de ce que je dois y faire pour être le plus efficace possible. Il est 8 h, une heure avant la barrière, je me donne 20 min pour prendre mon dropbag, manger, me changer et refaire mon sac.

J’ai de grosses crevasses sous mon pied droit et je dois m’occuper de ça aussi. Je fais tout machinalement, complètement dans ma bulle quand mes anges gardiens se manifestent de nouveau. John et Gina me saluent joyeusement. Je m’étonne de les voir ici. Ils sont beaucoup plus rapides que moi, mais ils prennent tout leur temps aux ravitos. Gina me dit que le plus dur est passé même si « We still have that f… climb to Pic Negre ».

Le petit km d’asphalte permet de se remettre les idées en place. En débutant la montée, je croise trois concurrents qui retournent à la Margineda pour abandonner. Ce n’est plus une option pour moi. Plus loin, c’est une scène cocasse d’un concurrent japonais qui engueule un allemand en français pour le convaincre de ne pas abandonner. Je dépasse John et Gina qui prennent une pause, et fait le reste de l’ascension avec un concurrent de la Mític qui est bien content d’avoir quelqu’un qui lui donne le rythme. Au sommet, nos routes se séparent. Mes amis américains me dépassent dans la descente. Je reste lent mais j’avance. La Margineda est le point le plus bas de la Ronda, on est loin des hauts sommets et les sentiers sont plus faciles.

Coma Bella (km 86). J’ai repris plus d’une heure malgré ma vitesse. Une surprise m’attend. Caro et les gars arrivent en même temps que moi au ravito. Ils devaient me rejoindre au ravito suivant de Roca Pimes, mais comme Coma Bella était sur leur chemin et qu’ils ont vu que j’arrivais grâce à la balise GPS que je porte, ils ont décidé de s’arrêter. Je suis content de les voir à un moment où le moral est bon. J’ai droit à une énorme danoise aux abricots que j’engloutis rapidement. Je repars assez vite avant tout le monde, je prendrais plus mon temps au prochain arrêt.

Première moitié de l’ascension du Pic Negre, 600 m de D+ tout droit. Il fait chaud et j’ai les jambes coupées. Tout ceux qui sont partis après moi de Coma Bella m’ont doublé. John me donne quelques trucs pour soulager mes jambes, mais je suis obligé de m’arrêter plusieurs fois. Caro et les gars m’attendent à Roca Pimes et je jongle avec l’idée de m’arrêter là. C’est un tout petit ravito avec juste de l’eau et des fruits. Les coureurs font le plein d’eau et repartent tout de suite. C’est parfait pour moi, je vais pouvoir m’effoirer tranquille. On s’installe sous un arbre, les gars me donnent à manger et je refais mon sac. Ça fait du bien de m’allonger un peu au calme.

Il reste 600 m de D+ jusqu’au Pic Negre.  Caro et les gars m’accompagnent sur quelques mètres et reprennent le chemin pour retourner à la voiture. Le paysage a changé, on est dans des prairies de style alpin, ça monte régulièrement et je rattrape 2 coureurs. Je me sens mieux, je mets ma défaillance du début de la montée sur le compte de la digestion de la danoise aux abricots. On voit les autres concurrents au loin et je ne perds pas de terrain. Même à allure d’escargot, j’ai encore repris du temps. En haut du Pic Negre, je sais que je vais finir la course. Je ris.

Pic Negre

Enfin, un peu de vitesse sur le long plateau, mais le ciel devient très sombre sur ma droite. Il y a des orages qui pètent pas très loin. Le vent vient de ma gauche, donc je ne m’inquiète pas trop. Après une descente rapide, on arrive à un col qui rejoint le parcours de la Mític et on embarque sur un sentier qui, malheureusement, prend la direction des orages.

La grêle commence à tomber d’un coup. Je suis avec un concurrent de la Mític depuis le col. On pose nos bâtons et nos sacs et, comme le sentier est bordé d’arbres, on arrive à s’abriter un peu. De la taille d’un pois au début, les grêlons font maintenant un demi pouce. Ça frappe dur, mais en se collant aux arbres, on évite le pire. Après des minutes interminables, ça se calme et même s’il tombe encore un peu de grêle, je fais signe à mon compagnon de route que je repars. On est trempé et, si on reste, on va se refroidir très vite. On avance le plus vite possible. Le sentier est devenu un torrent et on préfère marcher sur le côté dans deux pouces de grêlons.

Il y a un petit refuge sur le chemin, un point de contrôle pour la Mític. Il y a juste deux bénévoles et un père et ses 2 enfants y campent pour la nuit. Plusieurs concurrents y on pris place mais c’est serré. Mon compagnon de route est frigorifié. Je me change rapidement, et décide de repartir vite. Si d’autres coureurs arrivent ce sera intenable et je préfère aller au ravito de la Claror où il y aura de la nourriture et sûrement plus de place. Le bénévole me montre le chemin, 1 km pour monter 250 m de dénivelé jusqu’au col puis même chose en descente. Bona sort!

Je suis à la moitié de l’ascension quand la grêle reprend. Fort. Je regarde en bas et je vois du monde à l’extérieur du refuge que je viens de quitter. C’est trop tard, trop de monde, revenir en arrière n’est plus possible. Je suis à découvert et ma seule option est d’arriver au plus criss à la Claror. Je marche recroquevillé, je ne peux pas lever la tête pour voir le chemin. La plupart des grêlons me frappent en angle ce qui rend l’impact supportable. Ceux qui me frappent droit me font lâcher des cris de douleur.

J’arrive au col et je vois la Claror en bas, un autre concurrent court devant moi dans la descente et je me lance dans un sprint. C’est étonnamment facile de courir sur plusieurs pouces de grêlons au sol. J’expire fort comme si ça pouvait me faire supporter l’impact des grêlons. 200 m avant le refuge, je vois un éclair tomber. Il est temps que j’arrive.

La bénévole me scanne mon dossard et me dit que la course est neutralisée. On ne repartira que quand les organisateurs le décideront. J’entre dans la pièce principale du refuge et John m’accueille avec un tonitruant « You’ve made it! ». Il y a du monde mais il y a de la place. J’arrive à m’assoir et je me déshabille, je sais que ceux qui sont restés habillé seront frigorifiés quand ils sortiront. J’engloutis plusieurs sandwichs au Serrano et je relaxe. Plus rien ne peut m’arriver. J’ai du temps devant moi, les jambes vont bien. J’ai quelques bleus, une main enflée à cause d’un impact de grêlon, mais j’ai fait le bon choix.

Les conversations se taisent d’un coup. Un bénévole nous annonce qu’on peut repartir. Un groupe part tout de suite. Je me rhabille et pars avec un second groupe qui inclut John, Gina et le coureur qui était devant moi dans l’orage. Je décide de m’accrocher à eux et de ne pas les laisser partir. Les montagnes qui nous entourent sont blanches, le paysage est féérique. On entend des cris qui viennent du refuge mais on est maintenant trop loin pour comprendre. L’ambiance du groupe est bonne, on voit qu’il y a encore des orages au loin mais on est tranquille pour le moment.

Il y a un attroupement de coureurs autour d’un petit refuge, 3 km plus loin, dont le groupe qui était parti avant nous. On se demande si la course est encore neutralisée. Pire. Elle est annulée. Les bénévoles nous demandent d’évacuer à pied vers Andorre la Vieille où un bus nous ramènera à Ordino. Gina lance un « that’s it, I’m not coming back » de frustration. On se regarde tous un peu incrédules et, au bout de 5 min, on commence à descendre vers la vallée, le tonnerre gronde encore.

La descente se fait en groupe. De toute façon, elle est très technique et personne n’a le cœur à s’amuser. J’en profite pour parler plus avec mes nouveaux amis américains. Gina parle déjà de faire l’Eufòria l’an prochain. Les deux ont une sacrée expérience des ultras. John nous dit que « Hardrock is a piece of cake compared to that one ». On spécule pour savoir si la course est arrêtée pour tout le monde et si Darcy Piceu, qu’ils connaissent bien, a réussi à échapper aux orages. Un hélicoptère de secours passe plusieurs fois au dessus de nos têtes et on espère que rien de grave n’est arrivé.

Il fait nuit en arrivant à Andorre la Vieille. Dans l’autobus qui nous ramène, pas de frustration palpable, les conversations sont calmes. On sait tous que la montagne a été plus forte que nous aujourd’hui et qu’on ne peut rien y faire. Les organisateurs ont pris la bonne décision. Le Vall del Madriu est une région isolée, sans accès rapide, avec seulement des petits refuges qui ne peuvent pas accueillir tous les coureurs, en cas de problème. Je rumine tout de même ma déception. J’étais certain de finir.

En me réveillant le lendemain matin, je vais sur les réseaux sociaux pour lire ce qui se dit de l’annulation. Ceux qui ont réussi à atteindre la base de vie du Pas de la Case (km 130), au moment où la course était annulée pour nous, ont été retenus pendant 4 h. Ils ont pu repartir un peu avant minuit. Je vérifie le chrono et je vois que Jean est passé. Il est au dernier ravito. Comme je dois aller récupérer mon dernier dropbag, je décide d’aller le voir arriver à Ordino.

À l’UTMA l’an dernier, des coureurs, qui avaient abandonné, étaient venus à ma rencontre et avaient parcouru le dernier km avec moi. J’avais vraiment apprécié et je décide de prendre le parcours en sens inverse pour aller à la rencontre de Jean. On se retrouve 500 m avant l’arrivée et on s’échange nos expériences. Il s’est fait prendre par l’orage et la foudre alors qu’il était sur une crête et il a eu très peur. Je le laisse pour son sprint final et je retourne une dernière fois dans la foule m’imprégner de l’ambiance de l’évènement.

Ma Ronda s’est donc terminée après 108 km de course avec un gout d’inachevé. Je reviendrais, c’est sûr. Pour les magnifiques montagnes Andorranes, la difficulté du parcours, l’organisation professionnelle qui a su rester très humaine. Mais surtout parce que c’est la Ronda.

Adeù

Portrait de Jean Labedan Ronda 2015

Compte rendu humoristique Ronda 2018 de Vincent Gaudin

Durée Distance Dénivelé
km m
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