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En route vers UTHC 125 – Chapitre #3 : Le volume

Les conditions hivernales nous ont quittées très tôt cette année, du jamais vu, de ma discutable mémoire du moins. À quelque part aux alentours du 10 mars ici dans la région de Québec. Le printemps s’est installé. Beaucoup plus sécuritaire d’accumuler les bornes sur le dure bitume le temps que les sentiers de nos belles forêts soient dégagés et pratiquables sans les briser. Il y a ces 4 à 6 semaines fin mars et avril où il est moins évident de se rendre dans nos trails préférées. Mais nous y étions plus tôt cette fois. Mi avril c’était déjà des conditions estivales. C’était à un très haut pourcentage tout sec. Y a comme pas eu de printemps, genre, tsé, on dirait… 

Malgré une blessure en janvier je suis arrivé au mois de mars en même temps que tout le monde, prêt à faire ma phase de volume et j’ai été en mesure de me faire tout un mois. J’avais devant moi une belle courbe de progression alors ça été très encourageant. Autant j’ai broyé du noir pour quelques semaines dans mon premier bloc, autant j’ai été euphorique dans ce second bloc. Je me sentais progresser de semaine en semaine. Je me sentais de plus en plus solide. J’ai même pu devancer de 15 jours + le défi sur route que j’avais mis à mon horaire, celui que j’avais échoué l’an dernier, par manque de millage; le tour de l’Île d’Orléans, 67km. 

Dans le but de finaliser ma préparation pour ce tour, j’ai décidé, à quelques jours d’avis, de tweaker mon horaire un peu, comme l’école à la maison l’a fait, et de me faire un premier weekend « choc ». J’étais tout éverné, j’étais impatient de faire ces journées, ces sorties de course. J’y ai été seul, avec des amis, avec ma blonde. Sur route, en montagne, en sentiers aménagés. C’était juste parfait. Coup de coeur pour le parc linéaire de la rivière St-Charles que j’ai fait de bout en bout. J’ai fait ce sentier le sourir aux lèvres tout le long. C’était magnifique… À refaire !!

Normalement je parle de ça (weekend choc) en juin… C’était mi avril… Je suis vraiment là où je voulais être en terme de forme physique et de capacité à prendre des km. Ça augure bien pour le début de la saison de course en forêt. Au point où j’en suis, le plus important maintenant c’est d’éviter les blessures et de continuer de suivre le plan fait à l’automne dernier. Pour le moment, il semble concluant. Mais je garde toujours en tête que je fais ça pour le fun. Parce que j’aime me sentir en bonne condition physique. Cette sensation de n’être jamais essouflé dans le quotidien. Un espèce de sentiment d’invicibilité tel un Ironman…

Comme pour plusieurs, quand je cours, je pense, je réfléchis, je gère, je règle des problèmes. J’ai dernièrement réalisé, que pour moi, ce UTHC 125 n’est pas vraiment une course. Oui, il y a un chronomètre, et habituellement toute épreuve qui comporte un chronomètre est naturellement associée à la notion de course. Cela demeure vrai pour une poignée d’athlète de haut niveau avec qui je partagerai la ligne de départ et mis à part les sentiers ce sera la seule chose qu’on partagera, ou à peu près. 

Mais plus j’y pense et plus je me dis que ce chronomètre est beaucoup plus utile à l’organisation afin de savoir et garder les coureurs et coureuses en sécurité et ainsi être en mesure de recommander le retrait si on tarde trop à se rendre aux différents points de contrôle. Certains chiffres ne mentent pas. Ça veut dire, pour toute sorte de raison, que ce n’est malheureusement pas la bonne année pour ces gens (en espérant que je n’en ferai pas parti) qui ont mis temps, énergie et discipline pour se préparer et espérer franchir la ligne d’arrivée en bonne et due forme. Faut se servir de ces échecs pour apprendre et ainsi mieux savoir ce que ça prend pour cette quête de distance. J’ai déjà échoué, maintenant je sais. Sauf que rien est acquis; jamais. 

Donc, pas une course que je disais. Effectivement, pas une course; pour moi en tout cas. C’est une aventure; voilà ce que c’est. Une aventure que je prévois s’échelonner sur une vingtaine d’heure. Une aventure qui me fera probablement passer par toute sorte d’émotion. Une aventure qui me stimule au plus haut point, qui m’amène présentement à me dépasser, à me réaliser, à savourer ce bien être que procure l’entraînement, à vivre ces moments d’euphories, qui viennent avec le sentiment du devoir accompli afin d’atteindre l’objectif ultime.

Comme le nom du chapitre l’indique, ce 2e bloc avait comme gros objectif de prendre volume; ça bien été. Ça m’aura permis de réussir le tour de l’Ïle d’Orléans. Le 3e, lui, aura un gros focus sur le D+, et de la forêt évidemment. Le Sentier des Caps (55km) viendra quand à lui signifier que la pseudo portion printanière à saveur d’été de ma préparation est derrière moi. Restera ensuite le dernier bloc, l’estival, où je devrai garder le focus avec entre autre 2 sorties majeures. 

En terminant, pour les amateurs de statistiques. Mais faut faire attention avec les statistiques. C’est très relatif, et le contexte d’où elles viennent est super important et doit être pris en compte afin de leur donner une certaine valeure comparative. Alors, voici quelques données contextuelles relatives…

  • Plus grosse semaine : 139km (101km en 2017)
  • Plus km en 3 jours : 92km incluant route, sentier, forêt (86km en 2017 –  route seulement)
  • Plus d’heures de course en une semaine : 14h15 (le but n’est pas d’aller vite, mais d’en faire longtemps)

Bon printemps aux allures d’été !! Seb

Pour lire la prémisse et les chapitres précédents :

  1. En route vers UTHC 125 – Prémisse : Présentation et introduction
  2. En route vers UTHC 125 – Chapitre #1 : Le plan
  3. En route vers UTHC 125 – Chapitre #2 : La progression