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Coureur

Nom

Catherine Bujold

Mon résumé de course et expérience

J’ai failli ne pas être là. J’ai failli éviter ce rdv, depuis quelques mois, dans ma tête, j’allais rater la Gaspésia.

Mais voilà qu’une étape à la fois, j’ai retrouvé mon chemin. Dans mon long parcours en trail, j’ai eu à le retrouver aussi à quelques reprises.

J’aimerais souligner que mes amis coureurs qui s’entrainent depuis plusieurs saisons pour cet évènement m’ont grandement inspirée à maintenir ma participation à cet ultra de 100 km en sentier. La course est un sport individuel mais ça demeure extrêmement nourrissant de côtoyer des personnes qui sans cesse cherchent à se dépasser.

Cette année c’était bien différent. Le matin de mon départ, j’ai déjeuné sans difficulté, j’ai rigolé avec ma meilleure amie, j’ai quitté l’hôtel -pour vrai- le cœur léger en me disant j’allais pouvoir tout explorer entre moi et moi. Que j’allais avoir amplement d’espace et de temps pour me retrouver et l’équilibre de la dernière année un peu perdu aussi. Le quai de Percé est tout près, j’ai retrouvé mes copains, plusieurs autres athlètes Gaspésiens également. Tout le monde nommait cette chance d’être présent même masqué, c’était émouvant…

J’ai envie de raconter cette course d’une manière spéciale. Je ne vais pas m’égarer avec les mots autant que j’ai pu le faire dans les sentiers! Sans trop respecter la chronologie de tout ce que j’ai vécu dans mon épreuve je voudrais, dans le désordre choisir quelques beaux moments –moments coquasses- à partager. Je sélectionne mes souvenirs les plus précieux, ce sera mon bien simple récit 2021.

-L’incroyable beauté des sentiers de Percé. Même mouillés, même tellement vaseux encore en cette édition. Tout ça, mixer à comment je me sentais en avançant dans ces trails là. Avoir comme unique mission de choisir où j’allais poser les pieds, conserver mon rythme autant que possible et avancer aussi loin que j’allais pouvoir le faire.   

-L’eau tellement froide de la si belle Rivière-aux-Émeraudes. L’effet délicieux sur mes jambes, l’énergie que j’ai retrouvée les deux fois!

-Mes rencontres avec les coureurs. Moi et mon sens de l’orientation légendaire et un autre athlète à 2-3 heures du matin dans le couloir d’une trail qui monte quelque part entre la commune et Gargantua. Les papillons de nuit qui s’en mêlent à travers les faisceaux de lumière de nos frontales. Je m’entête à continuer dans le mauvais sens malgré les bons mots de mon collègue d’aventure qui lui se dirige droit dans la bonne direction. Toute l’intuition du monde qui se bouscule dans ma tête seulement quelques pas plus tard. Depuis quand j’ai raison quand vient le temps de prendre la bonne voie ?! Il arrive un peu sur le tard mon courage mais juste à temps les autres bons mots d’une coureuse du 100 milles à relais qui me confirme, ey, tu retournes d’où tu arrives fille!

 -La gentillesse des bénévoles, les pauvres, dévorés par les moustiques.

-Mes amis et quelques membres de ma famille que je retrouve aux ravito. Les mêmes qui ne me parlent jamais d’abandon, qui m’accueillent avec du sel et du sucre juste parfait et qui se relaient pour être là à chacune de mes pauses.

-Les premiers coureurs que je croise à la fin de cette longue run. Ils arrivent vers moi comme de vrais chevaux fringants dans ma tête. Avec ma centaine de km dans le corps je les trouve hautement énergiques et tellement rafraichissants! Dans 3 km tu arrives à l’église Catherine, aller, GO!

-Le rocher qui se dresse finalement devant moi. La brume de l’aube qui se dissipe tout autour et qui fait place à une fierté incroyable. Mon amoureux-coureur avec ses ongles de pieds bleus qui m’attend avec beaucoup d’émotions. Le chemin inverse jusqu’à l’hôtel.

Le retour à ma vie qui me semble toujours plus fluide comme après chaque grande réalisation.

Merci à l’équipe de Gaspésia 100.

Merci à la passion.