in

Mon premier DNF

Pour la première fois, je ne finis pas une course. Je devais faire le 50 km du 5peaks à Orford, un mois avant la course je change la distance pour le 25 en réalisant que mon genou ne le supporterait pas. De plus mon volume d’entraînement est insuffisant pour le faire. Parce qu’il faut se l’avouer : le parcours est costaud! C’est beau faire du vélo, mais ça ne prépare pas spécifiquement à la course en sentier. J’ai pris le départ en n’étant pas confiante de l’état de mon genou. Je me suis dit que j’allais voir ce que ça donne.

Les discussions d’avant course me redonnent un peu confiance. Je commence à monter, il fait beau et chaud pour la première fois depuis longtemps, je suis contente d’être là avec plein de gens motivés.  Les conseils d’avant course sont clairs, les sentiers sont difficiles d’accès, donc en cas de problème, sortir un coureur n’est pas chose facile. Je monte, mais mon genou coopère à moitié, je dois faire attention et ça me ralentit, à mi-monté, je réalise que je ne suis pas dans ma meilleure forme. Mon genou est raide et mes tendons d’Achille ne sont plus habitués de monter autant.

La discussion interne commence. J’ai fait plus long comme course, je devrais être capable! J’ai compensé avec beaucoup de vélo vu que je ne pouvais pas courir. Mon cardio n’est pas si mal, mais pas au top non plus…   D’un autre côté, je ne veux pas être obligée d’arrêter de courir pendant un bout, encore, parce que j’ai écouté ma tête de cochon pis j’ai continué pareil. Elle bien utile ma tête de cochon pour finir un ultra, mais un peu moins quand vient le temps de se mettre dans le trouble….Je me raisonne et je me dis que mon genou commençait à aller mieux, ça serait un peu cave de scraper les progrès que j’ai faits jusqu’à maintenant.  Je laisse passer plusieurs coureurs qui sont vraiment plus motivés et plus en forme que moi. Je prends alors la décision de ne pas faire la course au complet.

À partir du moment où j’ai pris cette décision, le moral remonte. Et moi aussi je monte parce que je n’ai pas encore rebroussé chemin.  Je suis contente d’être là, à avancer en mode rando-course dans les beaux sentiers d’Orford. Je passe à deux doigts de changer d’idée encore.  Mais je sais que ça va bien parce que j’ai enlevé le stress de la compétition et que je suis fière d’être enfin raisonnable. Mes brins de sagesse (mes cheveux blancs) commencent à parler.

Mais je ne vais quand même pas si mal! Alors je me dis que tant qu’à être là, je vais aller au moins au sommet, à mon rythme et redescendre au chemin des ruisseaux au point de départ, où il y a un ravitaillement. J’encourage les autres coureurs, je profite du paysage, je prends même des photos au sommet. Je retrouve le plaisir de courir en montagne. Ça me manquait et j’ai hâte de me remettre au complet pour en profiter plus. Je suis contente de m’être écoutée, il faut savoir reconnaître ses limites parfois…

Je fais de belles rencontres aux ravitaillements où j’attends mon lift pour retourner au site d’arrivée. On parle de course, de beaux sentiers pour aller s’entraîner. Même chose au site d’arrivée. Mon amour du Trail est toujours là.  Je trouve tellement que l’ambiance sur cette course est conviviale. Surtout celle-ci, c’est comme une grande famille.  L’organisation du 5peaks d’Orford est vraiment une réussite, le souci du bien-être des coureurs mis de l’avant et j’ai juste hâte d’y retourner l’année prochaine, pour la finir cette fois-là.