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Mission solo : devenir un loup?

Aucune équipe, que des coureurs  et coureuses  et des bénévoles #jesuisloup, j’y arriverai après QMT 50 et 80, UTA 57 et 47. Devenir loup vers UTHC 125 pour mes 60 ans dans un an.

Après avoir fait ma qualif pour Boston (QB) à Longueuil ce printemps, que du D+ au mont Bélair, 30 000 avant de devenir LOUP et toujours courir en montant (D+ 300-400m).

Je coucherai dans ma voiture, un bon lit confortable avec douillette, même pas entendu le bus de minuit pour le 125. Mon matériel est prêt, inspecté à la remise des dossards, belle ambiance, jasette avec Dave Morand un vrai trailer solidaire et Sébastien Pelletier mon coach de Cardio plein air où j’ai débuté la course à 55 ans avec ma conjointe Dominique. Ça me rappelle les 5 Pentathlons solo, seul à ma chaise à organiser mes transitions. Déjeuner copieux à 3 h puis dans le bus à jaser avec un jeune loup inspirant, Yannick Vézina.

Après des photos et jasette avec Angelo Arsenault et Patrick Sirois, départ rapide me rappelant mes onze marathons. Ha ! courir  autour d’une allure près de 5 m/km, j’adore. On se réchauffe, 6 km assez serré, jasant et selfi du Zèbre  #cplz2019 (les 7000 maladies orphelines).

Partir et courir longtemps. Le souffle, les muscles c’est O.K. Je dois régler l’énergie, les glucides, décision de ne m’alimenter qu’en liquide, eau 1,5 l dans le sac pour le trajet, pastille Nuun dans 350 ml (7 fois), 400 ml de sirop d’érable avec 100 ml d’eau, et bouillon de toutes sortes aux ravitos, cola et banane. Tout un succès, énergie omniprésente, aucun inconfort, en mode course comme jamais, pace de 9m12 sur 64 km, du jamais vu, 9 h 48. Merci Doc Benoit. J’ai trouvé cette course trop courte. Faut dire que dans la boue du QMT 80, c’était moins rapide 15 h 48. J’aime que ça dure longtemps. À mon 1er UTA, aller jusqu’à la limite de temps était mon choix.

J’ai couru avec des groupes de plus jeunes, je changeais de rythme à tous les 5 km, le Coyote arriva après 3 h 30. Les 42 sont devant, surpris, après la Montagne noire, j’en dépasserai. Est-ce Luc Lemire, l’ortho qui évalua ma fracture complète du 4e métatarse, après avoir couru le 42 de Montréal, m’assura d’une guérison solide après six semaines au repos l’automne dernier. Wow! Merci Doc, trois ultra-trails plus tard, plusieurs courses rapides même en sandales Luna ou Z-trail, la Virée nordique, quatre courses au Pentathlon et le mt Bélair exploré dans tous les sens souvent seul, j’aime découvrir ainsi.

Les sentiers sont vraiment beaux, souvent sur terre battue où on peut même accélérer, un trajet rapide en comparaison avec QMT et UTA. La forêt est superbe. On peut même s’amuser à rivaliser avec des jeunes dans les quelques sections de chemin de VTT ou de garnottes. « Allez, le premier qui arrive au ravito de l’Épervier. » Je sais très bien que Steve Vissault me rattrapera plus loin dans les descentes des single track. Sur le plat et en montée, je suis de calibre; en descente plus prudent à cause de ma fracture lors de la recherche de couronnes au boisé de l’Ancienne-Lorrette. Courir vite en descente multiplie sept fois l’impact. Je suis encore roi depuis. Quelques pierres solides rencontrées et Ha! la vitesse, une belle roulade en descente dans la garnotte. L’instinct de mes cours de judo d’ado me sauva.

L’arrêt au ravito est court, que du liquide et on repart, même scénario aux cinq, plutôt aux quatre, j’ai sauté le 1er. 32 km sans bâtons, 32 km avec cet outil amusant pour terminer, fixé au devant de la bretelle de mon sac avec deux simples élastiques de tête.  J’ai couru la montée de la Montagne  noire en dépassant la jeunesse et des 42, j’ai récupéré des rangs perdus et gagné d’autres par l’abandon de 50-59 ans plus les km s’additionnaient. Je suis un endurant. Que les quatre premiers du 125 m’ont croisé, pas le 5e, #jesuisloup

Je serai loup  et cette fin du 125, l’UTHC 65, m’invite à m’inscrire à la totale, ça se court, les sensations sont très agréables, balisé à merveille, jamais regardé mon cell, tellement couru, pas de photos, faut dire que le paysage est plutôt enveloppant, on le ressent, moins spectaculaire pour les yeux que QMT avec le fleuve omniprésent. Faire la fin d’un trajet en reconnaissance éduque le cerveau. Au QMT 80, plusieurs abandons au ravito du 57 km, avant le terrible Mestachibo. Arrivé là après une baignade au lac St-Tite en sandales de course Z-Trail pour 8 km, j’étais rendu, il ne me restait que 23 km, une balade déjà faite.

Après l’Épervier où il y avait foule et des abandons à ce 40e km, que 3 x 7 km, 2 D+ moins importants que le mt Bélair, je suis rendu. Que du liquide au Split et à la Montagne noire et c’est la descente, tiens la jeunesse Steve qui me rattrape, ses pauses étaient plus longues, il m’accueillera à l’arrivée. Il était fier de lui, étant DNF à l’UTA 57 en juillet, plus motivant d’être en avant d’un papy bientôt trois fois grand-père, mon 8e en ajoutant mes cinq jeunesses. Il y a tout de même plus de 200 personnes derrière moi, il y reconnaît mon expérience. À nouveau Rosita Rodriguez me dépasse, le pace du bonheur m’avait-elle déjà dit au QMT 50, et Miguel Higgins cueillant un bouquet  dans la longue descente pour … devinez,  une belle demande à l’arrivée.

Hey hey ! Je vois la foule après quelques troues de boue, tout de même rafraîchissant pour les pieds, un petit D+, j’entends vivement les spectateurs, je monte, j’entends les loups , je fais le crie du loup, Ouuuh, Aouuuuh! On rit, j’aperçois l’arche, je cours, je vois Muriel Leclerc, une fameuse photographe, je fais un tour autour de mes bâtons, accolade de Muriel, #jesuisloup mission accomplie, très belle expérience, aucun doute, je me suis inscrit dès l’ouverture des hurlements de la meute au 125, je les entends #jesuisloup Ouuuh, Aouuuuh !