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À l’UTHC, j’ai couru pour la petite Léonie

Pour faire suite à l’article de Pierre-Alexandre Cardinal dans Distances+ « À la Gaspesia 100, Marco Adamczewski court pour la petite Léonie », et à la demande de plusieurs qui ne nous ont pas suivis via Facebook (Dans notre Foulée), j’ai décidé de relater ici la fin de cette belle, mais exigeante aventure.

Je commencerai par le punch, le défi est relevé. Nous avons atteint et même dépassé l’objectif, avec 4 195$ amassés, et j’ai complété l’épreuve du 80 k. Reste un bonus, mais il ne sera révélé qu’en fin d’article!

Je dois bien avouer que tout n’a pas été facile, puisque tels nos terrains de jeu préférés, le sentier emprunté fut loin d’une belle route asphaltée. Des montées, des descentes, des roches, des racines, du beau single track aussi…en bref, cela n’a pas été de tout repos. Mais, comme pour ma course en fin de semaine, tout au long de mon défi, j’ai fait preuve d’un mental fort, d’une gestion de l’énergie efficiente, n’ai jamais perdu l’objectif de vue et m’y suis rendu, un ravito à la fois.

Retour en mi-juin donc, je suis reparti de Percé heureux de la magnifique fin de semaine passée à l’UTG100 (mes performances, la température, l’organisation, les bénévoles, le décor, les courses, les amis (anciens et nouveaux) etc; mais blessé. La bandelette? Le soléaire? L’ischio? En tout cas, un bobo entre genou et mollet assez fort pour ne pas avoir fini ma dernière étape du Transpercé. Aye!

Un repos forcé a suivi. Je ne sais pas si vous savez, sûrement, mais quand tu cours depuis 6 mois, que tu es rendu exactement là où tu voulais, une blessure ça sape le moral un moyen temps. Deux semaines de presque rien, à tourner en rond, à taper sur les nerfs de mes proches, à me remettre en question, pas facile-facile.

Toujours aussi motivé par ma cause, je n’ai pas lâché. Tu peux pas courir, alors pédale. J’ai sorti le vélo, repris les étirements, la marche, et progressivement, la course. D’abord sur route, et puis tranquillement, j’ai retrouvé les sentiers battus.

Cet été, vous l’avez vécu aussi, l’entraînement a été assez pénible. Il a fait chaud, même très chaud. Que ce soit très tôt le matin ou en soirée, la chaleur a été un facteur limitant pour les longues sorties. Il aura fallu user de nombreuses stratégies pour sans cesse se motiver à sortir. On part en randonnée, je fais un bout en courant. On va souper chez les amis, j’y vais en courant. Une petite sortie en amoureux…en courant. Finalement, sans trop avoir de programme, sans trop savoir où je m’en allais, j’ai avancé, toujours focus sur l’objectif.

La levée de fond, après être démarrée très fort, s’était stabilisée. J’avais écoulé presque tous les chandails avec le logo de Léonie -merci Abaka et Le Club de La chute du Diable- et je n’étais plus aussi actif sur FB. Ça aussi ça gruge de l’énergie. Mais on avançait, tranquillement, on gérait la course.

Je m’étais fixé la journée découverte, offerte par La Chute du Diable, comme test ultime pour décider de ma participation à l’UTHC. 35 km, quatre semaines avant LA course, sur un parcours quand même assez technique qui me permettrait d’évaluer ma préparation. Ce fut une fin de semaine choc, conclue en beauté par un beau 35 km dans la canicule : quoi de plus normal quand tu te frottes au diable. J’irai dans Charlevoix.

Le moral revenu, il ne restait qu’à entretenir la machine sans se blesser, sans abuser, mais sans relâcher.

Et puis, vite de même, le moment est arrivé. Au détour d’un virage, au pied d’un bus jaune, j’y étais. La ligne de départ d’un des moments les plus importants de ma vie. J’y étais arrivé. Je m’étais donné les moyens de prendre le départ de MA course. L’accomplissement de plus de huit mois de travail. C’était palpable maintenant.

J’étais nerveux, dans ma bulle. Seul parmi 500 coureurs, c’est ce qu’on m’a dit, au départ d’une course mythique dans un décor magnifique, transi par un froid sibérien…

Avant le départ, la mère de Léonie m’avait écrit pour annoncer la rémission de cette dernière. Le parfait timing après l’atteinte, la veille, de l’objectif financier de la campagne. Ne me restait qu’à me rendre jusqu’au bout.

Ce que je fis en 10 h 57. Ma plus belle course à vie. Comme le cheminement de mon défi mentionné en début de texte : des montées, des descentes, des roches, des racines, du beau single track…, tout au long de mon défi, j’ai fait preuve d’un mental fort, d’une gestion de l’énergie efficiente, n’ai jamais perdu l’objectif de vue et m’y suis rendu, un ravito à la fois.

Merci aux femmes de ma vie pour leur patience, leur compréhension et leur soutien. Merci à mes partenaires d’entraînements pour la motivation. Merci à toi Barthélémy, mon lièvre comme tu dis, pour m’avoir tiré jusqu’au bout de moi. Merci à l’UTG100 (JF) pour le soutien et à toute l’organisation de l’UTHC pour cette magnifique course.

Enfin merci Léonie d’avoir été Dans ma Foulée, de m’avoir motivé par ta combativité et ta force de caractère. T’es la plus forte. Celle-là, on l’a gagné ensemble!